Northvolt en Faillite: Volkswagen Réduit son Investissement de Moitié

L’industrie automobile européenne vient de subir un nouveau choc avec la faillite de Northvolt, le fabricant de batteries sur lequel Volkswagen avait parié gros. En effet, le constructeur allemand a investi massivement dans cette jeune pousse suédoise ces dernières années, misant sur un approvisionnement stratégique en batteries pour ses futurs véhicules électriques. Mais face aux déboires financiers de Northvolt, Volkswagen a dû se résoudre à déprécier la valeur de sa participation de plus de 50%. Un coup dur qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la filière batterie en Europe.

Northvolt, une success story qui vire au cauchemar

Fondé en 2016 par d’anciens cadres de Tesla, Northvolt était devenu en quelques années un acteur clé de l’industrie des batteries lithium-ion en Europe. Sa promesse : produire localement des batteries performantes et durables pour répondre à la demande croissante des constructeurs automobiles comme Volkswagen, BMW ou Volvo. Une proposition de valeur séduisante qui lui avait permis de lever rapidement des fonds et de nouer des partenariats stratégiques.

Mais derrière la success story, la réalité était moins reluisante. Comme le révèlent les médias suédois, Northvolt brûlait chaque mois près de 100 millions de dollars, peinant à maîtriser ses coûts et ses procédés industriels. Malgré des mesures drastiques comme le licenciement de 1600 employés en septembre dernier, la startup n’a pas réussi à redresser la barre. Le dépôt de bilan était donc inévitable.

Volkswagen paie cher son pari raté sur Northvolt

Premier investisseur de Northvolt, Volkswagen est particulièrement touché par cette faillite. Le géant allemand, qui a misé sa transition vers l’électrique sur un approvisionnement sécurisé en batteries européennes, doit revoir ses plans. Selon Reuters, la valeur de sa participation de 1,4 milliard d’euros dans Northvolt a fondu de plus de moitié :

Volkswagen a réduit la valeur comptable de sa participation de 1,4 milliard d’euros dans Northvolt. Ces dépréciations sont intervenues tout au long de l’exercice en cours, au fur et à mesure de la dégradation de la situation chez le fabricant de batteries.

– Reuters

Un coup dur pour Volkswagen, qui va devoir trouver de nouveaux partenaires pour sécuriser ses approvisionnements en batteries et tenir ses engagements ambitieux dans l’électrique. Le constructeur avait notamment prévu de lancer une trentaine de nouveaux modèles 100% électriques d’ici 2030.

Quelles leçons tirer de l’échec de Northvolt ?

Au-delà du cas Volkswagen, c’est toute la filière des batteries qui est fragilisée par la chute de Northvolt. Ce nouveau scandale rappelle les risques inhérents aux investissements dans les startups industrielles, où les promesses technologiques se heurtent souvent aux réalités économiques et opérationnelles. Plusieurs enseignements peuvent être tirés :

  • La nécessité d’une analyse approfondie avant d’investir massivement dans une jeune pousse, aussi prometteuse soit-elle
  • L’importance de diversifier ses partenariats et ses sources d’approvisionnement pour limiter les risques
  • Le besoin d’un soutien public renforcé et coordonné au niveau européen pour développer une filière batterie compétitive face à l’Asie

Pour les constructeurs automobiles engagés dans l’électrification, la faillite de Northvolt est un signal d’alarme. Elle démontre la complexité et les incertitudes du passage à l’électrique, qui ne pourra se faire sans une véritable politique industrielle européenne dans les batteries. Un défi majeur pour la compétitivité et la souveraineté de l’industrie automobile du Vieux Continent.

Conclusion : un électrochoc pour accélérer la transition vers une Europe des batteries

Malgré son impact négatif à court terme, l’échec de Northvolt pourrait finalement avoir un effet salutaire pour la filière batterie européenne. En révélant au grand jour les faiblesses et les risques du secteur, il appelle à une prise de conscience collective et à une action rapide des pouvoirs publics et des industriels.

Pour relever le défi des batteries du futur, l’Europe doit se doter d’une véritable stratégie offensive, alliant investissements massifs, coopérations renforcées et soutien à l’innovation. Une condition sine qua none pour réussir la transition énergétique et préserver la place de l’industrie automobile européenne dans la compétition mondiale de l’électrique.

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