Saviez-vous que certaines technologies censées rester dans l’ombre finissent par être exposées au grand jour, encore et encore ? C’est le cas de **NSO Group**, une entreprise israélienne dont le logiciel espion *Pegasus* fait régulièrement les gros titres. Le dernier scandale en date, révélé le 28 mars 2025 par Amnesty International, met en lumière des tentatives d’attaques contre deux journalistes serbes. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Dans un monde où la **cybersécurité** et la **vie privée** sont des enjeux cruciaux pour les startups, les entreprises tech et même les marketeurs, l’histoire de NSO Group nous rappelle une vérité essentielle : même les outils les plus sophistiqués peuvent être démasqués. Plongeons dans ce récit captivant, où la technologie rencontre l’éthique et où les ombres ne restent jamais longtemps cachées.
Pegasus : un outil puissant dans de mauvaises mains
Imaginez un logiciel capable de s’infiltrer dans votre smartphone sans que vous ne vous en rendiez compte, enregistrant vos appels, vos messages et même vos moindres faits et gestes. C’est exactement ce que propose *Pegasus*, le spyware phare de **NSO Group**. Conçu à l’origine pour aider les gouvernements à traquer terroristes et criminels, cet outil est rapidement devenu une arme à double tranchant. Les clients de NSO – souvent des États aux pratiques douteuses – l’utilisent pour espionner journalistes, militants et dissidents. Le dernier cas en Serbie, où deux reporters de BIRN ont reçu des SMS douteux contenant des liens malveillants, illustre cette dérive. Amnesty a suivi la piste jusqu’à un domaine lié à l’infrastructure de NSO, prouvant une fois de plus que l’ombre ne protège pas toujours.
Des experts qui déjouent les plans
Si les opérations de **NSO Group** sont si souvent mises à nu, c’est grâce à une poignée d’experts déterminés. Des organisations comme Amnesty International et Citizen Lab traquent ces spywares depuis des années. Dans le cas serbe, il a suffi aux chercheurs d’analyser un lien suspect pour remonter à NSO. Comme le souligne Donncha Ó Cearbhaill, responsable du Security Lab d’Amnesty, leur travail technique a permis d’identifier des domaines malveillants utilisés pour déployer *Pegasus*. John Scott-Railton, de Citizen Lab, va plus loin : « NSO a un problème fondamental : ils ne savent pas se cacher aussi bien que leurs clients le pensent. » Ces experts, armés de patience et de savoir-faire, transforment chaque attaque en une leçon publique.
« NSO a un problème fondamental : ils ne savent pas se cacher aussi bien que leurs clients le pensent. »
– John Scott-Railton, Citizen Lab
Une série de scandales qui ne s’arrête pas
L’histoire de NSO est jalonnée d’épisodes embarrassants. Tout a commencé en 2016, avec un rapport de Citizen Lab dévoilant une attaque contre un dissident émirati. Depuis, les révélations s’enchaînent. Selon Runa Sandvik, experte en sécurité, pas moins de **130 victimes** ont été identifiées en moins de dix ans. Le *Pegasus Project*, une enquête journalistique basée sur une fuite de 50 000 numéros de téléphone ciblés, a amplifié cette vague. Mais même sans cette liste, des dizaines de cas ont été documentés par des ONG comme Access Now. Pourquoi autant de fiascos ? Parce que NSO vend à des clients qui ne maîtrisent pas l’**opsec** (sécurité opérationnelle), exposant leurs propres opérations.
Pour les entrepreneurs et marketeurs qui suivent les tendances tech sur des sites comme TechCrunch, ces scandales soulignent un paradoxe : la technologie la plus avancée peut devenir un talon d’Achille si elle est mal utilisée. Les startups, en particulier, devraient y voir une leçon sur l’importance de la transparence et de la confiance client.
Apple et les géants tech entrent dans la danse
Les clients de NSO ne sont pas les seuls à faire des vagues. Les géants technologiques comme Apple jouent aussi un rôle clé dans cette chasse au spyware. Depuis plusieurs années, la firme à la pomme envoie des notifications aux victimes potentielles d’attaques de *Pegasus* à travers le monde. Ces alertes, souvent suivies d’enquêtes par Amnesty ou Citizen Lab, alimentent un cercle vertueux de détection. Résultat ? Les rapports techniques se multiplient, exposant non seulement NSO, mais aussi d’autres acteurs du marché des spywares. Pour une startup tech ou un responsable marketing, cela montre l’importance d’une **cybersécurité** proactive : vos utilisateurs comptent sur vous pour les protéger.
Pourquoi NSO perd-il la bataille de l’invisibilité ?
Alors, où NSO se trompe-t-il ? Pour Donncha Ó Cearbhaill, le problème vient d’une erreur stratégique : « Leur faute d’**opsec**, c’est de continuer à vendre à des pays qui ciblent des journalistes et finissent par se faire repérer. » En d’autres termes, NSO mise sur des clients qui ne savent pas jouer la discrétion. Chaque attaque contre un membre de la société civile – journaliste, militant ou avocat – attire l’attention des chercheurs et des médias. Ajoutez à cela des outils comme ceux d’Apple ou des ONG, et l’invisibilité tant vantée de *Pegasus* s’effrite. Pour les entreprises tech, c’est un rappel : vos partenaires et vos choix éthiques définissent votre réputation.
Sur TechCrunch, Lorenzo Franceschi-Bicchierai, l’auteur de l’article original, note que NSO n’a pas répondu à ses questions sur cette perte de discrétion. Un silence qui en dit long sur l’embarras de l’entreprise.
Les leçons pour les startups et marketeurs
Que retenir de tout cela si vous évoluez dans le monde des startups, du marketing ou de la tech ? Voici quelques pistes concrètes :
- Protégez vos données : un scandale comme celui de NSO montre à quel point la sécurité est cruciale pour garder la confiance de vos clients.
- Misez sur l’éthique : vendre à des acteurs douteux peut ruiner votre réputation, même si votre produit est révolutionnaire.
- Surveillez les tendances : la **cybersécurité** et la **vie privée** sont des sujets brûlants qui influencent les attentes des consommateurs.
En marketing digital, par exemple, une campagne qui met en avant la protection des données peut devenir un argument de vente puissant. Les entreprises qui ignorent ces enjeux risquent de se retrouver dans l’ombre – mais pas celle qu’elles espéraient.
Un avenir incertain pour NSO
À mesure que les scandales s’accumulent, l’avenir de **NSO Group** semble fragile. Entre les enquêtes des ONG, les alertes des géants tech et les fuites massives comme le *Pegasus Project*, l’entreprise perd du terrain. Pourtant, la demande pour des outils de surveillance reste forte, portée par des gouvernements prêts à tout pour garder le contrôle. Mais une chose est sûre : tant que NSO vendra à des clients imprudents, ses opérations continueront d’être exposées. Pour les acteurs du business et de la tech, c’est une occasion de réfléchir : dans un monde connecté, l’éthique et la transparence ne sont plus des options, mais des impératifs.
Et vous, que pensez-vous de cette saga ? Les outils comme *Pegasus* ont-ils leur place dans notre société, ou est-il temps de tirer un trait sur ces technologies controversées ? Une chose est certaine : l’histoire de NSO est loin d’être terminée, et elle continuera de façonner le débat sur la **technologie** et la **vie privée**.