Nvidia Perd 600 Milliards De Dollars Suite à L’Essor De DeepSeek

Dans un rebondissement inattendu sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle, la capitalisation boursière du géant des semi-conducteurs Nvidia a chuté de près de 600 milliards de dollars en l’espace de quelques jours. Cette dégringolade spectaculaire fait suite à l’annonce par la startup chinoise DeepSeek du lancement de son modèle R1, une avancée technologique majeure qui remet en question la domination de Nvidia dans le secteur des puces IA.

DeepSeek, le nouveau challenger de l’IA

Fondée il y a seulement quelques années, la jeune pousse DeepSeek a créé la sensation vendredi dernier en dévoilant son modèle d’IA baptisé R1. Alors que les géants américains misent sur une puissance de calcul toujours plus importante, R1 se distingue par sa capacité à égaler, voire surpasser ses concurrents en termes de fonctionnalités et de précision, tout en consommant moins de ressources. Une prouesse rendue possible grâce à des innovations de rupture dans l’architecture des réseaux de neurones.

DeepSeek est une excellente avancée de l’IA et un exemple parfait de Test Time Scaling. Leur travail illustre comment de nouveaux modèles peuvent être créés en utilisant cette technique, en s’appuyant sur des modèles et des calculs largement disponibles.

– Un porte-parole de Nvidia

Nvidia durement touchée en bourse

Si l’exploit de DeepSeek est unanimement salué comme une victoire pour l’industrie de l’IA dans son ensemble, il n’en va pas de même pour Nvidia. Le cours de l’action du fabricant de puces a dévissé de 16,9% entre la clôture de vendredi et celle de lundi, faisant partir en fumée pas moins de 600 milliards de dollars de valorisation boursière. Les investisseurs craignent que le succès de R1 ne remette en cause le «monopole» de Nvidia sur les processeurs haut de gamme dédiés à l’IA.

Biden, Trump et la guerre des puces

Cette annonce intervient dans un contexte géopolitique tendu autour des semi-conducteurs. La semaine dernière, le président américain Joe Biden avait signé un décret restreignant drastiquement les exportations de puces IA avancées vers la Chine, une décision vivement critiquée par Nvidia. Depuis, son successeur Donald Trump a fait volte-face en lançant le projet Stargate, un programme d’investissement massif de 500 milliards de dollars dans les datacenters IA.

  • Les restrictions à l’export de puces IA avancées vers la Chine décidées par Biden
  • Trump lance le projet Stargate avec 500 milliards $ pour les datacenters IA
  • DeepSeek montre que la course à l’IA dépasse le seul enjeu des puces

Au-delà du matériel, les enjeux de l’IA

Au final, le succès de DeepSeek montre que si les États-Unis veulent conserver leur leadership dans l’intelligence artificielle, ils doivent voir plus loin que la seule question du matériel. Certes, disposer des meilleures puces reste un avantage compétitif indéniable, comme en témoigne la place centrale de Nvidia dans l’écosystème. Mais à l’heure où les modèles d’IA deviennent toujours plus complexes et gourmands en données, l’enjeu se déplace vers les algorithmes, les architectures logicielles et l’accès aux jeux de données d’entraînement. Autant de domaines où la Chine a une longueur d’avance, avec ses champions nationaux comme DeepSeek mais aussi Baidu, Alibaba ou Tencent.

Dans cette nouvelle phase de la course mondiale à l’IA, les États-Unis devront donc redoubler d’efforts et d’inventivité s’ils veulent rester dans la course. Au-delà des investissements massifs dans les infrastructures, il leur faudra aussi stimuler la recherche fondamentale, attirer les meilleurs talents et bâtir un écosystème d’innovation à même de rivaliser avec celui de la Chine. Un défi de taille pour la nouvelle administration Biden, qui devra naviguer entre les écueils géopolitiques et les impératifs de compétitivité économique et technologique.

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