Dans un contexte où la consommation énergétique de l’IA menace les engagements climatiques des géants de la tech, une collaboration inattendue entre Amazon et la startup Orbital pourrait bien changer la donne. Ces deux acteurs innovants ont décidé d’unir leurs forces pour tester un nouveau matériau capable de capter le dioxyde de carbone directement dans l’air, et ce, au sein même d’un datacenter AWS.

Un défi majeur : générer suffisamment de flux d’air

L’un des principaux obstacles à la capture du carbone à grande échelle réside dans la nécessité de créer un flux d’air assez important pour que le matériau absorbant puisse capter une quantité significative de CO2. C’est là que les datacenters entrent en jeu, avec leurs systèmes de refroidissement ultra-performants capables de déplacer des volumes d’air colossaux pour maintenir des milliers de serveurs à température optimale.

Orbital et AWS : un partenariat prometteur

L’accord entre Orbital Materials et AWS prévoit l’installation du matériau innovant dans un datacenter dont le nom n’a pas encore été dévoilé. Cette configuration devrait permettre de capter plus de dioxyde de carbone que ce que produirait l’électricité consommée par le datacenter, et ce, pour un coût bien inférieur à celui des crédits carbone classiques.

Spécialisée dans la conception de matériaux avancés grâce à l’IA, Orbital est capable de générer une gamme de composés pour diverses applications, des batteries aux semi-conducteurs en passant par l’électronique. Mais pour l’heure, la jeune pousse se concentre sur la capture du carbone, avec un matériau spécialement conçu pour fonctionner avec l’air chaud évacué des datacenters.

Capture du carbone et datacenters : une tendance émergente

Orbital n’est pas la première entreprise à associer capture du carbone et datacenters. Alphabet et Meta détiennent déjà des brevets liés à cette technologie, tandis que la startup 280 Earth planche également sur le sujet. Mais alors, pourquoi tous les nouveaux datacenters ne sont-ils pas encore équipés pour capter le CO2 ?

Tout d’abord, cela a un coût. Il faut prendre en compte le prix du matériau, mais aussi l’augmentation de la résistance au sein du système de refroidissement, qui entraîne une hausse de la consommation énergétique. Sans oublier la question du devenir du carbone capté. Au final, l’ensemble doit revenir moins cher que les crédits carbone achetés sur le marché.

La capture du carbone sur site : des avantages non négligeables

Malgré ces défis, la capture du carbone directement sur site présente de nombreux atouts si son coût est suffisamment bas. Pas d’intermédiaire pour prendre une commission, comme c’est souvent le cas sur les marchés du carbone. Une quantité de CO2 capté beaucoup plus facile à vérifier. Et si les datacenters parviennent à capter plus de dioxyde de carbone qu’ils n’en génèrent, Amazon et d’autres entreprises pourront vendre elles-mêmes les crédits, transformant ainsi le système en centre de profit.

La collaboration entre Orbital et AWS marque donc une étape importante vers des datacenters plus durables, capables de compenser, voire de dépasser, leur propre empreinte carbone. Une avancée cruciale à l’heure où l’IA et ses besoins énergétiques croissants bousculent les engagements climatiques des géants de la tech. Reste à voir si cette technologie prometteuse saura s’imposer à grande échelle et inspirer d’autres acteurs du secteur.

« La capture du carbone au sein des datacenters pourrait bien être une solution clé pour concilier l’essor de l’IA et la lutte contre le changement climatique. »

Voici les principaux points à retenir de cette initiative :

• Amazon s’associe à la startup Orbital pour tester la capture du CO2 dans un datacenter AWS
• Un nouveau matériau innovant sera installé pour capter le carbone de l’air chaud évacué
• L’objectif est de compenser, voire de dépasser, les émissions liées à la consommation électrique du site
• D’autres géants comme Alphabet et Meta s’intéressent aussi à cette technologie émergente
• Malgré certains défis, la capture du carbone sur site présente de nombreux avantages économiques et environnementaux

Un partenariat à suivre de près, qui pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle génération de datacenters éco-responsables, au service d’une IA plus durable.