Imaginez un futur où une simple bague au doigt vous permet de suivre votre santé au quotidien. C’est la promesse d’Oura, startup finlandaise à l’origine d’une bague connectée révolutionnaire. Et les investisseurs y croient plus que jamais, comme en témoigne l’annonce d’un nouveau tour de table record de 200 millions de dollars pour Oura, propulsant sa valorisation à la somme vertigineuse de 5,2 milliards de dollars.
Une bague connectée pour une santé augmentée
Lancée en 2018, la bague Oura se distingue par son design épuré et son impressionnante densité de capteurs. Miniaturisés à l’extrême, ils permettent de suivre une multitude de paramètres comme la fréquence cardiaque, la température corporelle, les cycles de sommeil ou encore l’activité physique. Toutes ces données sont analysées par des algorithmes pour fournir des informations et conseils personnalisés à l’utilisateur, accessibles depuis l’application compagnon.
Au-delà de l’aspect « quantified self », Oura ambitionne de devenir un véritable outil de santé préventive. En détectant les signes avant-coureurs de maladies ou les périodes de surmenage, la bague promet d’aider chacun à rester en bonne santé. Une approche qui séduit de plus en plus, avec déjà plus de 2,5 millions de bagues vendues dans le monde.
De nouveaux investisseurs de poids
Pour soutenir sa croissance, Oura vient donc de boucler un nouveau tour de financement de 200 millions de dollars. Mené par Fidelity Management, il a vu la participation d’investisseurs prestigieux, dont le fabricant de dispositifs de surveillance du glucose Dexcom, qui avait déjà annoncé en novembre un partenariat stratégique avec Oura sur le suivi du diabète.
Cet afflux de capitaux va permettre à Oura « d’étendre ses offres produits et d’investir dans la science, l’IA et au-delà » comme l’a déclaré son CEO Tom Hale. Objectif : consolider son leadership dans le secteur ultra-concurrentiel des wearables et accélérer la concrétisation de sa vision, avec l’intelligence artificielle comme pilier central de sa stratégie.
De l’importance des données
Car la vraie valeur d’Oura réside dans les montagnes de données récoltées. Chaque bague génère des milliards de points de mesure, une mine d’or pour entraîner des modèles d’IA de plus en plus performants. Croisées avec d’autres sources comme l’historique médical, ces informations pourraient à terme déboucher sur des systèmes capables de diagnostics précoces.
Une perspective enthousiasmante, mais qui soulève aussi son lot de questions éthiques. À l’heure où les GAFAM sont régulièrement épinglés sur la protection des données, on peut se demander ce qu’il adviendra de ce trésor d’informations intimes accumulées par Oura. La startup se veut rassurante, promettant un chiffrement de bout en bout et aucune revente à des tiers. Mais la tentation sera grande, surtout maintenant qu’elle pèse 5 milliards…
D’ambitieux projets d’expansion
Forte de sa nouvelle valorisation, Oura compte bien accélérer sur tous les fronts. Premier objectif : étendre sa gamme avec des produits complémentaires, comme des capteurs dédiés. En interne, la R&D va s’intensifier pour améliorer encore les algorithmes et l’expérience utilisateur.
Mais c’est surtout la distribution qui va s’accélérer. Déjà présente chez Amazon et Target, la startup veut multiplier les partenariats avec des chaînes de sport, pharmacies, assurances… L’idée : rendre sa bague encore plus accessible et s’imposer comme un incontournable du suivi santé.
- En parallèle, Oura lorgne sur de nouveaux marchés, avec une expansion prévue hors de ses terres nordiques.
- Des acquisitions sont aussi dans les tuyaux pour enrichir son offre et ses technologies, à l’image du rachat récent de Sparta Science.
- Enfin la medtech compte nouer des alliances avec des universités et centres de recherche pour valider cliniquement ses solutions.
« Nous avons montré qu’Oura peut changer la vie des gens. Avec ces nouveaux moyens, nous allons passer à l’échelle supérieure. »
– Tom Hale, CEO d’Oura
Le futur de la santé connectée ?
Grâce à cette méga-levée, Oura dispose d’une trésorerie confortable pour déployer son ambitieuse feuille de route. Mais la concurrence ne dort pas, à l’image d’Apple et son Apple Watch, Fitbit (Google) ou les autres pépites des wearables santé comme Withings.
Pour s’imposer, la startup nordique devra impérativement convaincre sur deux tableaux : l’expérience utilisateur, en rendant le suivi toujours plus simple et addictif, et surtout la validation médicale de son dispositif. Un prérequis pour espérer un jour décrocher le Graal : le remboursement des mutuelles.
On l’aura compris, le pari d’Oura est autant technologique que culturel. Mais à l’heure où la prévention s’impose comme le nouveau paradigme de la santé, sa bague pourrait bien devenir aussi incontournable que la brosse à dents électrique. Les paris sont lancés, et Jeff Bezos et consorts ont déjà misé leurs jetons !