Pesa Révolutionne les Transferts d’Argent Vers les Pays Émergents

Imaginez un monde où envoyer de l’argent à vos proches à l’étranger serait aussi simple et abordable que de leur envoyer un message. C’est la vision que poursuit la fintech Pesa, qui s’attaque au marché des transferts d’argent vers les pays émergents, estimé à 656 milliards de dollars fin 2023.

Une expérience personnelle à l’origine de l’innovation

Les fondateurs nigérians de Pesa, Tolulope Osho, Yusuf Yakubu et Adewale Afolabi, ont eux-mêmes fait l’expérience des difficultés liées aux transferts d’argent traditionnels après leur installation au Canada en 2017. Coûts élevés, accessibilité limitée, manque de fiabilité… Autant de facteurs qui poussent de nombreux africains de la diaspora à se tourner vers des canaux informels risqués, comme les groupes WhatsApp.

Forts de ce constat, ils décident fin 2021 d’innover avec des produits adaptés, en commençant par le marché des transferts du Canada vers l’Afrique. L’objectif : permettre aux utilisateurs d’envoyer de l’argent de la façon la plus sûre et rapide possible, et « supprimer les frontières autour de l’argent » selon Osho.

Un portefeuille multi-devises pour des transferts fluides

Pesa a donc développé un portefeuille multi-devises permettant d’envoyer, recevoir et détenir six devises différentes. Comme l’explique Osho :

Si je quitte le Nigeria pour le Canada, il ne devrait pas y avoir de rupture dans mes transactions financières. Je devrais pouvoir continuer à interagir avec mon pays d’origine comme si je ne l’avais jamais quitté.

Avec Pesa, les utilisateurs peuvent ainsi « emporter leur argent avec eux comme dans un portefeuille » lorsqu’ils transitent entre le Nigeria, le Canada, l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Ghana.

Une expansion mondiale ambitieuse

Après un lancement réussi dans 27 pays européens récemment, Pesa est en passe d’obtenir les licences nécessaires pour se lancer aux États-Unis. La fintech est également présente au Royaume-Uni via un partenariat, en attendant d’obtenir sa propre licence d’établissement de monnaie électronique (EMI). Celle-ci lui permettra de proposer des services moins chers, d’émettre et détenir de la monnaie électronique pour ses clients, et de développer plus de produits.

Cette expansion va permettre aux utilisateurs de ces régions d’envoyer de l’argent vers les cinq marchés africains de Pesa, dont le Nigeria et le Ghana, ainsi que vers l’Inde depuis mars dernier. Un choix stratégique, l’Inde étant la première destination des transferts d’argent au monde avec 120 milliards de dollars reçus en 2023. Pesa compte également intensifier son service en Afrique subsaharienne, où les envois de fonds ont récemment atteint 54 milliards de dollars.

Des résultats prometteurs et de nouveaux produits en vue

En moins de deux ans d’activité et en ayant principalement recours à l’autofinancement, Pesa affiche déjà des résultats remarquables :

  • Rentabilité atteinte
  • Plus d’un million de transactions traitées pour une valeur de 380 millions de dollars
  • 60 000 utilisateurs, dont 30% sont actifs

Et l’équipe est confiante quant à son impact sur les nouveaux marchés et aux perspectives offertes par de futurs produits comme des cartes multi-devises. Selon Yakubu, « Nous visons la croissance, en terminant notre expansion et nos intégrations sur tous les continents où nous nous développons. À ce stade, nous générerons plus de revenus qu’aujourd’hui ».

En démocratisant l’accès à des transferts d’argent internationaux rapides et abordables, Pesa ouvre de nouvelles opportunités aux populations des pays émergents. Une mission d’inclusion financière cruciale, à l’heure où les envois de fonds jouent un rôle vital pour de nombreuses économies en développement.

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