Politique Éolienne Offshore de Trump : Un Coup Dur Pour le Secteur

L’industrie éolienne offshore américaine vient de subir un revers majeur. Lundi, le président Donald Trump a signé un ordre exécutif suspendant l’octroi de nouveaux baux fédéraux pour le développement de l’éolien en mer sur le plateau continental extérieur. Cette zone, suffisamment éloignée des côtes pour bénéficier de vents forts et réguliers mais assez proche pour rester accessible, est cruciale pour l’essor du secteur.

Selon les termes de l’ordre, ce retrait ne s’applique pas aux baux liés à d’autres fins telles que l’exploitation pétrolière et gazière, l’extraction de minerais ou la conservation de l’environnement. Le texte ne bloque pas les projets ayant déjà signé des baux, mais demande au Secrétaire à l’Intérieur de les examiner pour trouver des moyens de les résilier ou de les modifier.

Un secteur encore balbutiant aux États-Unis

L’éolien offshore peine à décoller outre-Atlantique. Fin mai, la capacité installée dans les eaux américaines atteignait à peine 174 mégawatts selon le National Renewable Energy Laboratory. C’est une goutte d’eau comparée aux 68 gigawatts déployés dans le monde, principalement en Europe et en Chine.

Les perspectives s’amélioraient toutefois ces derniers temps :

  • 4,1 gigawatts en construction
  • 3,4 gigawatts approuvés
  • 19,8 gigawatts en cours d’autorisation

De quoi contribuer à l’objectif de l’administration Biden de porter la capacité éolienne offshore à 30 gigawatts d’ici 2030. Malgré un coût encore élevé, la relative constance des vents marins et la proximité des grands centres de population – et des data centers – rendait ce secteur attrayant.

En Europe, les opérateurs de data centers se sont empressés de signer des contrats. L’an dernier, Google a ainsi acheté 478 mégawatts d’éolien offshore pour alimenter deux centres de données aux Pays-Bas.

De nombreux obstacles au développement

Aux États-Unis, l’opposition du public, le manque d’infrastructures nécessaires à la construction et à l’installation des turbines, ainsi que la disponibilité de vastes terres venteuses bon marché à l’intérieur du pays ont longtemps pénalisé la filière.

La décision de Trump ne sonnera pas le glas de l’éolien offshore dans le monde. La majorité des développements ayant lieu dans d’autres pays, les entreprises pourront y gagner en expertise en attendant la réouverture du marché américain. Mais ce coup d’arrêt risque de freiner les investissements et les progrès technologiques outre-Atlantique.

Quel avenir pour l’éolien offshore américain ?

Malgré ce revers, l’industrie éolienne offshore garde de solides atouts :

  • Une ressource abondante et de qualité le long des côtes
  • La proximité des zones de forte consommation électrique
  • Une empreinte environnementale réduite
  • Un fort potentiel de création d’emplois

Certains États comme New York, le New Jersey ou la Californie maintiennent leurs ambitions en la matière. Des initiatives locales pourraient donc voir le jour en attendant un assouplissement de la politique fédérale.

Il faudra aussi suivre l’évolution des autres marchés. Si l’Europe et l’Asie creusent leur avance technologique et réduisent les coûts, l’éolien offshore deviendrait une option de plus en plus compétitive lorsque les États-Unis décideront de s’y remettre pleinement. Le potentiel éolien au large des côtes américaines est immense, il n’attend qu’un vent politique plus favorable pour être pleinement exploité.

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