Dans le domaine en pleine effervescence des interfaces cerveau-ordinateur (BCI), une startup américaine vient de franchir un cap technologique majeur. Precision Neuroscience, fondée par d’anciens ingénieurs de Neuralink, a réussi à implanter temporairement 4096 électrodes non invasives dans le cerveau d’un patient lors d’une opération au Mount Sinai Health System. Une prouesse qui ouvre de nouvelles perspectives pour redonner de l’autonomie aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives ou de lésions médullaires.
Une approche moins invasive et modulaire
Contrairement à sa concurrente Neuralink, qui utilise des fils flexibles pénétrant profondément dans le tissu cérébral au risque de causer des dommages, Precision Neuroscience a opté pour une interface corticale non invasive, baptisée Layer 7. Composée de plusieurs zones d’électrodes placées à la surface du cerveau, elle permet de recueillir des données depuis la frontière motrice-sensorielle de façon modulaire et évolutive.
Pour les fondateurs de Precision Neuroscience, cette approche moins intrusive permet néanmoins de récolter suffisamment de données pour une BCI fonctionnelle, tout en réduisant les risques pour le patient. Un avantage non négligeable dans la course aux implants cérébraux médicaux.
Vers des applications médicales concrètes
L’objectif de Precision Neuroscience est clair : mettre au point des BCI pouvant améliorer concrètement la qualité de vie des personnes souffrant de troubles neurologiques invalidants. En permettant de contrôler des ordinateurs ou des prothèses robotisées par la pensée, ces interfaces cerveau-machine redonneraient une précieuse autonomie aux patients paralysés ou atteints de maladies dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.
La startup est confiante dans son approche et vise un produit commercialisable dès l’année prochaine sur le marché de la santé. Si elle y parvient, ce serait une avancée considérable par rapport aux projets concurrents, encore loin d’une utilisation clinique à grande échelle.
Des défis éthiques et réglementaires à relever
Malgré ces progrès prometteurs, le chemin vers des BCI médicales fiables et accessibles reste semé d’embûches. Au-delà des prouesses technologiques, ces projets soulèvent d’épineuses questions éthiques concernant la sécurité, le consentement éclairé et la vie privée des patients. Sans oublier les obstacles réglementaires pour faire approuver ces dispositifs par les autorités sanitaires.
Pour releveur ces défis, une collaboration étroite entre chercheurs, ingénieurs, médecins et régulateurs sera indispensable. C’est à ce prix que les interfaces cerveau-ordinateur pourront tenir leurs promesses médicales et changer la vie de millions de patients dans le monde. Un horizon qui semble aujourd’hui plus proche que jamais grâce aux avancées de pionniers comme Precision Neuroscience.
En bref
- Precision Neuroscience implante 4096 électrodes non invasives dans le cerveau d’un patient
- Une interface corticale modulaire et évolutive pour recueillir les données cérébrales
- L’objectif : redonner de l’autonomie aux personnes paralysées ou atteintes de maladies neurodégénératives
- Un produit médical espéré dès 2025 malgré les défis éthiques et réglementaires
Sans nul doute, les interfaces cerveau-ordinateur comme celle de Precision Neuroscience seront un des champs technologico-médicaux les plus passionnants et les plus cruciaux à suivre dans les années à venir. En attendant une éventuelle démocratisation, gardons un œil attentif et critique sur ces projets qui nous plongent aux frontières de la neurologie, du numérique et de la condition humaine.