Dans un monde numérique où la confidentialité est une denrée rare et précieuse, certaines entreprises se battent pour protéger ce droit fondamental. Parmi elles, Proton, la société suisse derrière une suite d’applications axées sur la confidentialité comme ProtonMail, vient d’annoncer une transition majeure vers un modèle de fondation à but non lucratif. Cette évolution vise à consolider l’engagement de Proton envers sa mission de confidentialité tout en maintenant une viabilité financière à long terme.
La Proton Foundation, garante de l’indépendance et des valeurs
La nouvelle Proton Foundation sera l’actionnaire principal de l’entité commerciale existante Proton AG. Selon le PDG Andy Yen, ce modèle hybride unique cherche à offrir le meilleur des deux mondes :
Le contrôle de la fondation obligerait toujours l’entreprise à agir d’une manière qui ne compromette pas la mission originelle de Proton, et le succès financier de Proton est directement engagé dans le bien public.
Andy Yen, cofondateur et PDG de Proton
Contrairement à d’autres acteurs du domaine comme Signal qui dépend de dons et subventions, ou Mozilla très lié aux revenus de recherche de Google, Proton entend rester rentable et autosuffisant grâce à son cœur de métier. La Fondation permettra de verrouiller cette indépendance en ayant un droit de regard sur la gouvernance.
Concilier rentabilité et confidentialité sans compromis
Pour une entreprise basée sur la confidentialité comme Proton, trouver le bon équilibre entre viabilité économique et respect des données personnelles est un défi constant. Le modèle de fondation à but non lucratif ouvre de nouvelles perspectives :
- Garantir l’adhésion permanente à la mission de confidentialité
- Bloquer toute tentative de prise de contrôle hostile
- Préserver la culture d’innovation et l’esprit entrepreneurial
- Maintenir la rentabilité comme objectif clé pour l’indépendance
En faisant de la fondation l’actionnaire majoritaire, aucun changement de contrôle ne peut se produire sans son consentement. Cela cimente la mission originelle de Proton dans la durée, tout en lui laissant la liberté de se développer comme une entreprise ambitieuse.
Un conseil d’administration prestigieux avec Sir Tim Berners-Lee
Pour incarner ses valeurs, la Proton Foundation s’entoure de personnalités reconnues dans son conseil d’administration. Parmi elles, Sir Tim Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web, apportera sa vision et son expérience pour guider la fondation.
Sont également présents :
- Prof. Carissa Veliz, professeur d’éthique à l’Institut d’éthique en IA de l’Université d’Oxford
- Antonio Gambardella, directeur de FONGIT
- Andy Yen et Dingchao Lu, cofondateur et directeur de l’ingénierie de Proton
Cette diversité d’expertises au sein du conseil sera un atout précieux pour orienter les décisions stratégiques dans le respect de l’éthique et de la mission de l’entreprise.
Conclusion : un modèle prometteur pour l’avenir de la confidentialité
Avec ce virage vers une structure de fondation à but non lucratif, Proton ouvre une voie innovante pour les entreprises technologiques soucieuses de confidentialité. En conciliant rentabilité et indépendance dans un cadre non lucratif, ce nouveau modèle offre un exemple inspirant pour l’écosystème. Il rappelle que la protection de la vie privée et la réussite commerciale ne sont pas incompatibles, mais peuvent au contraire se renforcer mutuellement au service d’un idéal plus grand.