En 2024, le marché français de la publicité numérique a franchi un nouveau cap avec un chiffre d’affaires record de près de 11 milliards d’euros, soit une croissance impressionnante de 14% sur un an. Cependant, derrière cette dynamique globale positive se cachent des réalités contrastées selon les secteurs et les formats publicitaires.

Une croissance à deux vitesses

Si le premier semestre a été particulièrement dynamique avec une hausse de 14%, la deuxième partie de l’année a connu un léger ralentissement. Cette situation reflète un écosystème publicitaire en constante évolution, où certains acteurs captent l’essentiel des investissements :

• Le trio Google, Meta et Amazon s’impose encore comme le mastodonte du secteur, capturant 74% des revenus supplémentaires générés en 2024.
• Les plateformes européennes perdent du terrain, passant de 22% de part de marché en 2023 à 21% en 2024.

Le Social et le Retail Media tirent la croissance

Deux segments se distinguent particulièrement :

• Le Social explose avec une croissance impressionnante de 24%, pesant désormais 31% du marché total. Les formats vidéo courts cartonnent, portés par des plateformes comme Instagram et TikTok.
• Le Retail Media poursuit son ascension à +14%, représentant 11% du marché. Le Search Retail tire cette croissance, en hausse de 34%.

Des performances inégales selon les formats publicitaires

Tous les formats publicitaires ne profitent pas de la même dynamique :

• La vidéo règne en maître avec 51% de part de marché et une croissance stable de 11%. Les vidéos sur les réseaux sociaux représentent 60% du volume total de la vidéo publicitaire.
• Le Display classique souffre : les bannières publicitaires reculent légèrement (-2%), ne représentant plus que 36% du Display.
• Les opérations spéciales restent stables, pesant encore 7% du marché mais sans véritable envolée.

Des secteurs gagnants et perdants

La dynamique publicitaire profite davantage à certains secteurs :

• Les plateformes de streaming (vidéo et audio) et les broadcasters TV & Radio enregistrent des hausses spectaculaires de respectivement 28% et 36% sur le Display.
• En revanche, les médias d’information et d’édition peinent toujours à tirer leur épingle du jeu avec une baisse de 6% de leur part de marché.

La monétisation publicitaire reste un véritable casse-tête pour ces acteurs, face à la domination des plateformes.

En conclusion, si le marché publicitaire numérique français affiche une santé resplendissante avec une croissance à deux chiffres pour la dixième année consécutive, il n’en demeure pas moins un écosystème complexe et très concurrentiel où les rapports de force évoluent rapidement. Dans ce contexte, la capacité d’adaptation et d’innovation sera plus que jamais la clé du succès pour tirer son épingle du jeu.