La startup de vélos électriques Rad Power Bikes traverse une période difficile malgré une impressionnante levée de fonds de plus de 300 millions de dollars auprès d’investisseurs. En juillet 2024, l’entreprise basée à Seattle a procédé à une nouvelle vague de licenciements, la cinquième depuis avril 2021 où une centaine d’employés avaient été remerciés.
Une série noire depuis 2022
Les derniers licenciements chez Rad font suite à une restructuration entamée il y a un an. En 2023, la société avait déjà supprimé une quarantaine de postes en se retirant du marché européen. Auparavant, Rad Power Bikes avait déjà procédé à deux vagues de licenciements en 2022. Une spirale qui semble sans fin pour la jeune pousse malgré son statut d’ancienne coqueluche des investisseurs.
Nous avons fait face aux mêmes défis que de nombreuses entreprises, notamment la hausse des coûts et les vents contraires économiques. Cette décision difficile était nécessaire pour assurer la pérennité à long terme de l’activité de Rad.
– Un porte-parole de Rad Power Bikes
Un secteur de la micromobilité sous pression
Les déboires de Rad Power Bikes font écho à ceux de VanMoof, un autre chouchou des VCs dans l’industrie du vélo électrique. La startup néerlandaise, qui avait levé près de 200 millions de dollars, a été déclarée en faillite en 2023. Ces turbulences démontrent la difficulté pour les jeunes pousses à trouver le bon modèle économique dans un marché prometteur mais ultra concurrentiel.
Malgré des investissements massifs, passer à l’échelle en fabriquant et en expédiant des vélos électriques semble être un véritable défi, surtout lorsque les startups subissent la pression des investisseurs pour fournir un retour rapide. Le secteur de la micromobilité électrique attire les financements mais peine encore à trouver sa voie vers la rentabilité, tiraillé entre innovation produit et maîtrise des coûts.
De l’importance d’un business model robuste
Les mésaventures de Rad Power Bikes et VanMoof sont riches d’enseignements pour les startups hardware, et notamment celles de la mobilité urbaine. Au-delà de la course aux financements, la solidité du modèle économique et la maîtrise des coûts opérationnels sont des facteurs clés de succès trop souvent négligés. Se lancer dans la production de masse sans les reins suffisamment solides peut vite tourner au cauchemar.
Trouver le bon équilibre entre hypercroissance et gestion raisonnée des ressources sera le défi des prochaines licornes de la micromobilité. Car si les investisseurs sont attirés par les belles histoires de disruption, ils finissent toujours par réclamer des résultats concrets. Un changement de mentalité s’impose dans une industrie trop longtemps focalisée sur la levée de fonds au détriment de la rentabilité.
- Fabriquer et expédier des vélos électriques à grande échelle reste un défi
- La pression des investisseurs pour un retour rapide fragilise les startups
- Un business model robuste est crucial au-delà de la course aux financements
Le créneau porteur des vélos et trottinettes électriques attire toujours autant les entrepreneurs et les capitaux. Mais les derniers soubresauts de l’industrie montrent qu’il faudra plus que de belles promesses pour s’imposer durablement. Seules les startups alliant vision et rigueur financière transformeront l’essai. Les autres risquent de rester au bord de la route, à l’image de Rad Power Bikes et ses licenciements à répétition. Un avertissement pour toute une génération de jeunes pousses.