Rocket Lab réalise deux missions en 24h : un exploit spatial

Imaginez : deux fusées décollant à 24 heures d’intervalle depuis deux sites de lancement situés dans des hémisphères différents. C’est l’exploit spatial impressionnant que vient de réaliser la startup Rocket Lab, démontrant une flexibilité et une cadence opérationnelle inédites dans l’industrie.

Un doublé historique pour Rocket Lab

Le 25 novembre 2024, Rocket Lab est entré dans l’histoire en réussissant coup sur coup deux lancements de sa fusée légère Electron : l’un depuis son complexe de Mahia en Nouvelle-Zélande, l’autre depuis le Mid-Atlantic Regional Spaceport en Virginie (États-Unis). Une prouesse logistique et technologique majeure pour cette jeune entreprise fondée en 2006, devenue un acteur clé du secteur des petits lanceurs.

La première mission, baptisée « The Owl’s Night Continues », a décollé depuis la Nouvelle-Zélande pour placer en orbite deux satellites de la société française Kinéis. Quelques heures plus tard, c’est un vol suborbital nommé « Virginia is for Launch Lovers » qui s’est élancé depuis la côte Est américaine, dans le cadre d’un test pour un client confidentiel.

« Réussir deux lancements en 24 heures depuis deux hémisphères différents est une première mondiale pour un opérateur de lancement » s’est félicité Peter Beck, PDG de Rocket Lab.

Peter Beck, PDG de Rocket Lab

La flexibilité opérationnelle comme atout concurrentiel

Avec des bases de lancement en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, Rocket Lab met en avant sa capacité unique à satisfaire des demandes variées de ses clients, notamment en termes d’orbites :

  • Depuis la Nouvelle-Zélande, la société peut desservir des orbites polaires et héliosynchrones, très prisées pour les satellites d’observation de la Terre ou de télécommunications.
  • Son pas de tir américain lui permet d’accéder aux orbites de moyenne inclinaison, utiles pour certaines constellations ou missions gouvernementales.

Cette agilité géographique confère un avantage compétitif certain à Rocket Lab face à ses concurrents. Couplée à une cadence de lancement élevée (la société vise 15 à 18 missions en 2024), elle lui permet de capter une part croissante du marché en forte expansion des petits satellites.

Des succès commerciaux qui s’enchaînent

Rocket Lab engrange les contrats, portée par la démocratisation de l’accès à l’espace. Outre les lancements commerciaux comme ceux réalisés pour Kinéis, l’entreprise tire aussi des revenus de son activité « Space Systems » : conception de satellites, vente de composants… Au 3e trimestre 2024, ce segment a généré 84 millions de dollars, contre 21 millions pour les services de lancement.

Cette diversification place Rocket Lab en bonne position pour profiter de la croissance du NewSpace. Et les perspectives sont prometteuses : la firme prévoit des vols réguliers de sa future fusée moyenne Neutron dès 2025, ouvrant la voie à des missions plus lourdes et plus ambitieuses.

« Réussir ce doublé est une étape clé pour développer un accès à l’espace abordable et à haute fréquence pour nos clients » a déclaré Peter Beck.

Peter Beck, PDG de Rocket Lab

Avec Electron et bientôt Neutron, Rocket Lab dispose d’une gamme de lanceurs complémentaires pour adresser un spectre large de missions. De quoi conforter sa position d’acteur majeur du NewSpace, aux côtés de mastodontes comme SpaceX. Son succès illustre le dynamisme d’un écosystème spatial en pleine effervescence, où les records d’aujourd’hui préfigurent les standards opérationnels de demain.

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