Sarla Aviation Propulsée par Accel pour Développer des Taxis Aériens en Inde

Dans un paysage urbain aussi dense et congestionné que celui de l’Inde, l’idée de se déplacer dans les airs pour éviter les embouteillages monstres fait rêver plus d’un citadin. C’est le pari que fait la jeune startup indienne Sarla Aviation, qui vient de lever 10 millions de dollars auprès du fonds Accel pour développer ses taxis aériens électriques, capables de transporter jusqu’à 6 passagers. Une approche originale et adaptée aux spécificités du marché indien.

Un concept de taxi aérien repensé pour l’Inde

Fondée en janvier 2024 par Adrian Schmidt, Rakesh Gaonkar et Shivam Chauhan, Sarla Aviation se démarque des autres acteurs de la mobilité aérienne urbaine par son approche pragmatique. Plutôt que de viser une autonomie maximale, la startup mise sur une capacité d’emport plus importante, quitte à réduire la distance parcourue par ses appareils entre deux charges :

En Inde, une autonomie plus courte n’est pas un problème, tant qu’on peut offrir un prix attractif. Et c’est ce que nous cherchons à faire avec cette charge utile plus élevée.

– Adrian Schmidt, CEO de Sarla Aviation

Là où la plupart des concepts de taxis volants ne dépassent pas 4 passagers, Sarla Aviation vise un appareil capable d’embarquer 6 passagers et un pilote, pour un poids total de 680 kg. Un choix qui réduit l’autonomie à 160 km, contre 200 à 250 km en moyenne pour les autres eVTOL, mais qui s’avère pertinent pour relier les principaux hubs au sein d’une même mégalopole indienne.

Un premier prototype dévoilé et des tests en vue

Baptisé Shunya (zéro en hindi), le premier prototype grandeur nature de Sarla Aviation sera présenté le 17 janvier prochain lors d’un salon aéronautique à New Delhi. Les premiers essais en vol sont prévus dans le courant de l’année, avec pour objectif un lancement commercial en 2028, d’abord pour des liaisons aéroports à Bengaluru, l’une des villes les plus embouteillées au monde, avant un déploiement à Mumbai, Delhi et Pune.

En parallèle de son offre commerciale, la startup envisage de lancer un service gratuit d’ambulances aériennes, une problématique cruciale dans des villes où les véhicules d’urgence peinent à se frayer un chemin au milieu du trafic.

Une levée de fonds pour accélérer le développement

Avec ces 10 millions de dollars levés en série A1 auprès d’Accel et de business angels de renom, parmi lesquels Binny Bansal (Flipkart), Nikhil Kamath (Zerodha) et Sriharsha Majety (Swiggy), Sarla Aviation va pouvoir passer à la vitesse supérieure :

  • Création d’un centre R&D à Bengaluru
  • Multiplication par 3 ou 4 de ses effectifs (30 personnes actuellement)
  • Construction de nouveaux prototypes pour affiner la technologie

L’objectif est d’arriver d’ici le lancement commercial à une chaîne d’approvisionnement localisée à 80% en Inde. Un enjeu stratégique pour maîtriser les coûts et atteindre le point d’équilibre le plus rapidement possible.

Une concurrence féroce mais de belles perspectives

Si Sarla Aviation fait figure de pionnier en Inde, la startup n’est pas seule sur ce créneau très porteur. Elle devra notamment composer avec la concurrence d’Archer Aviation, alliée à InterGlobe Enterprises, et d’ePlane qui compte lancer son service dès l’année prochaine.

Mais le marché indien, avec ses mégalopoles tentaculaires et sa croissance frénétique, offre de formidables perspectives pour la mobilité aérienne urbaine. D’autant que le gouvernement semble décidé à créer un cadre réglementaire et des infrastructures favorables à l’émergence de cette nouvelle industrie.

La position géopolitique de l’Inde va jouer un rôle majeur dans l’évolution des équilibres mondiaux. C’est ce qui m’a convaincu de lancer mon entreprise ici.

– Adrian Schmidt, CEO de Sarla Aviation

Avec un ticket comparable aux courses haut de gamme d’Uber ou Ola au lancement, puis une démocratisation progressive pour atteindre le tarif d’un rickshaw, Sarla Aviation veut rendre les taxis volants accessibles au plus grand nombre. Un projet ambitieux et hautement symbolique dans un pays qui est en train de réinventer la mobilité urbaine.

À lire également