Imaginez un monde où chaque publicité en ligne que vous voyez a un impact direct sur l’environnement. C’est le défi que Scope3, une jeune startup, a décidé de relever en mesurant l’empreinte carbone de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur de la publicité digitale. Son objectif : aider les entreprises à réduire leur impact environnemental tout en optimisant leurs campagnes publicitaires.
La genèse de Scope3 : du trading de métaux à l’adtech verte
Tout a commencé lorsque Brian O’Kelley, le fondateur de Scope3, suivait un cours sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement au MIT. Une révélation sur l’empreinte carbone d’une banane a été le déclic. Après avoir vendu sa précédente startup, la plateforme publicitaire AppNexus, pour 1,6 milliard de dollars à AT&T, O’Kelley s’était lancé dans le trading de métaux avec pour objectif de réduire les émissions de CO2 liées au transport. Mais il a réalisé que l’essentiel de l’empreinte venait de l’extraction et de la fonte.
Dans le monde numérique, c’est l’inverse.
– Brian O’Kelley, fondateur de Scope3
C’est ainsi qu’est né Scope3, avec pour mission de traquer le gaspillage et l’empreinte carbone dans la publicité digitale. Près d’un quart des dépenses en publicité programmatique partent en fumée à cause de la fraude et des publicités non vues. En éliminant ces problèmes, Scope3 promet à ses clients de réduire leur facture mais aussi leurs émissions, car moins de pubs signifie moins de consommation d’énergie dans les data centers.
Un nouveau défi : mesurer l’impact de l’IA dans la pub
Début 2024, Brian O’Kelley a dû subir une opération du cœur imprévue. Pendant sa convalescence, il a eu le temps de se plonger dans l’IA, une technologie en plein boom dans le secteur publicitaire. Les entreprises l’utilisent pour générer des publicités, des pages web et même des résultats de recherche. O’Kelley a eu une révélation : « Les médias et l’IA convergent. C’est notre business. »
Il a alors décidé de faire pivoter Scope3 vers la mesure de l’empreinte carbone de l’IA dans la publicité. Une réunion avec son investisseur GV l’a conforté dans cette voie : peu de startups explorent l’intersection entre l’IA et l’environnement. GV a donc mené un nouveau tour de table de 25 millions de dollars pour aider Scope3 dans cette transition.
Aligner coût économique et coût environnemental
Scope3 est en train de collecter des données et de construire des modèles pour évaluer l’impact de l’IA. Mais Brian O’Kelley pense que la proposition de valeur sera similaire au tracking carbone de la publicité digitale :
Nous nous attendons à ce qu’il y ait beaucoup d’alignement entre le coût économique et le coût environnemental.
– Brian O’Kelley, fondateur de Scope3
En d’autres termes, en réduisant le gaspillage et l’empreinte carbone, les entreprises devraient aussi optimiser leurs dépenses publicitaires. Une approche gagnant-gagnant pour le business et la planète. Reste à voir si les géants de l’adtech et les annonceurs adhéreront en masse à cette vision d’une publicité plus verte et plus efficace grâce à la mesure de l’impact de l’IA. Scope3 compte bien les y aider.
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- Le gaspillage dans la pub digitale a un coût économique et environnemental
- Scope3 veut traquer l’empreinte carbone de l’IA dans la publicité
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