Malgré un environnement difficile pour les startups de batteries, Sila vient de boucler une levée de fonds de 375 millions de dollars. Cet investissement va permettre à l’entreprise de finaliser la construction de son usine à Moses Lake dans l’État de Washington, pour produire en masse son matériau d’anode en silicium breveté Titan Silicon dès fin 2025. Une étape clé pour fournir des clients comme Mercedes-Benz et Panasonic.
Alors que des startups de batteries comme Ionic Materials ou Freyr Battery peinent à percer, Sila tire son épingle du jeu. Son approche unique de chimie des batteries et sa capacité à passer à l’échelle industrielle semblent convaincre les investisseurs, comme en témoigne cette Series G menée par Sutter Hill Ventures.
Une technologie d’anode en silicium prometteuse
L’innovation de Sila réside dans le remplacement du graphite de l’anode par du silicium. Ce matériau peut être produit n’importe où, contrairement au graphite qui nécessite une extraction et un traitement dans des régions spécifiques. L’utilisation du silicium permet donc une chaîne d’approvisionnement plus locale pour les matériaux critiques des batteries.
Mais l’avantage ne s’arrête pas là. Le silicium offre également une densité énergétique supérieure de 20 à 25% par rapport au graphite selon Gene Berdichevsky, fondateur et CEO de Sila. À terme, le gain pourrait même atteindre 40%. De quoi produire des cellules moins chères, permettant une charge plus rapide des véhicules électriques.
Une intégration facilitée pour les fabricants de batteries
En ne remplaçant qu’un seul composant de la batterie, le procédé de Sila s’intègre facilement dans les lignes de production existantes des fabricants de cellules. Pas besoin de revoir entièrement les processus. Un atout indéniable quand on sait les volumes de véhicules électriques prévus ces prochaines années.
Depuis son siège en Californie, Sila fournit déjà son Titan Silicon à des constructeurs automobiles depuis des années, mais à petite échelle, pour des véhicules de test. L’usine de Moses Lake va changer la donne en permettant une production en série pour l’automobile, avec de futurs agrandissements prévus pour atteindre un volume suffisant pour plus d’un million de véhicules.
Des partenariats prometteurs avec Mercedes et Panasonic
Outre Mercedes qui prévoit d’intégrer la technologie Sila dans son nouveau SUV électrique EQG, Sila a également noué un partenariat avec Panasonic, fabricant de batteries pour de nombreux constructeurs dont Tesla. D’autres clients dans l’automobile et l’électronique grand public devraient être annoncés prochainement.
Après une première application commerciale réussie dans les accessoires connectés de Whoop en 2021, Sila semble en passe de réussir son pari dans le secteur très convoité et concurrentiel des batteries pour véhicules électriques. Une success story à suivre de près alors que la course à l’innovation bat son plein pour améliorer les performances et baisser les coûts des batteries, élément clé de la mobilité électrique de demain.