Imaginez un monde où les logiciels sont écrits et maintenus par des intelligences artificielles. C’est la vision audacieuse de la startup londonienne Tessl, qui vient de lever l’impressionnante somme de 125 millions de dollars pour concrétiser ses ambitions. Avec une valorisation dépassant le demi-milliard, Tessl s’impose comme un acteur majeur dans la course à l’automatisation du développement logiciel.
La promesse d’une IA écrivant et maintenant du code
Le fondateur et CEO de Tessl, Guy Podjarny, n’en est pas à son coup d’essai. Après avoir vendu sa précédente startup Snyk, spécialisée en cybersécurité, pour 7,4 milliards de dollars, il s’attaque désormais à un défi encore plus ambitieux : révolutionner la façon dont les logiciels sont créés et gérés grâce à l’intelligence artificielle.
L’idée est simple mais révolutionnaire : les développeurs et chefs de projet pourront fournir des spécifications en langage naturel ou via du code à la plateforme Tessl, qui se chargera ensuite d’écrire le programme correspondant. Les équipes pourront tester et itérer dans un bac à sable avant de confier la maintenance du code à l’IA de Tessl, qui veillera à corriger les bugs et incompatibilités.
Notre objectif est de construire un écosystème où le code généré par diverses IA pourra être maintenu de façon unifiée via Tessl.
– Guy Podjarny, CEO de Tessl
Un pari audacieux qui séduit les investisseurs
Si le produit de Tessl n’a pas encore été lancé, la startup a réussi à convaincre des investisseurs de renom comme Index Ventures, Accel, GV (Google Ventures) et Boldstart de miser gros sur sa vision. La levée de fonds de 125 millions de dollars, répartie entre un tour de seed et de série A, propulse la valorisation de Tessl au-delà des 500 millions.
Les fonds levés serviront à accélérer le développement de la plateforme, qui devrait supporter initialement les langages Java, JavaScript et Python. Podjarny voit grand et compte étendre rapidement les capacités de son IA :
Nous commençons avec des logiciels relativement simples pour construire un système de bout en bout, mais nous évoluerons rapidement vers des applications plus complexes.
– Guy Podjarny, CEO de Tessl
Tessl se positionne dans un marché en plein essor
Tessl n’est pas seul sur ce créneau porteur. Des géants de la tech comme IBM ou des startups telles que Anthropic avec son assistant Cursor lorgnent également sur le juteux marché des outils de développement alimentés par l’IA. Mais la force de Tessl réside dans son approche ouverte et interopérable, comme le souligne Carlos Gonzalez-Cadenas, partner chez Index Ventures :
Podjarny construit un véritable système d’enregistrement. Une fois cela fait, les possibilités sont infinies.
– Carlos Gonzalez-Cadenas, Index Ventures
Les promesses et les défis de l’IA dans le développement logiciel
Si la promesse des outils comme Tessl est alléchante, de nombreux défis restent à relever. La qualité et la fiabilité du code généré par l’IA devront être au rendez-vous pour convaincre les développeurs. Les questions de sécurité et de responsabilité seront également centrales.
Néanmoins, si ces obstacles sont surmontés, l’impact pourrait être considérable en termes de productivité et de démocratisation du développement logiciel. Tessl ouvre en tout cas de nouvelles perspectives passionnantes pour le génie logiciel. L’avenir nous dira si sa vision se concrétise, mais une chose est sûre : l’IA n’a pas fini de bousculer les codes du développement informatique.