Une fuite récente de documents internes met en lumière les pratiques inquiétantes de TikTok pour attirer et retenir un public d’enfants sur sa plateforme, malgré la connaissance des multiples dangers encourus. Ces révélations, issues d’un procès intenté par le procureur général du Kentucky, soulèvent de sérieuses questions sur la responsabilité de l’entreprise dans la protection des mineurs.
Des stratégies pour accroître l’engagement à tout prix
Les documents non censurés dévoilent les diverses tactiques employées par TikTok pour augmenter l’engagement des utilisateurs, même les plus jeunes. Une enquête sur les livestreams a notamment révélé des adultes incitant des filles mineures à des actes proches de la pornographie infantile. ByteDance, propriétaire de TikTok, a dû admettre qu’un nombre significatif d’adultes interagissait de manière inappropriée avec des streamers mineurs.
En un mois, plus d’un million de « cadeaux » ont été envoyés à des enfants impliqués dans ce type de comportement transactionnel sur la plateforme. Un responsable de TikTok a même reconnu que le contenu obtenant le plus d’engagement n’était souvent pas celui qui devrait figurer sur leur application.
Quand TikTok rend accro en quelques minutes
Les documents attestent également du caractère extrêmement addictif de TikTok. Selon une étude interne, il suffit de 35 minutes pour qu’un utilisateur devienne accro. Cette utilisation compulsive est liée à de nombreux effets délétères sur la santé mentale :
- Perte de compétences analytiques et de formation de la mémoire
- Diminution des capacités de pensée contextuelle
- Troubles du sommeil et perturbation des responsabilités personnelles
- Réduction des interactions humaines dans la vie réelle
Malgré la mise en place d’outils comme les limites de temps d’écran, TikTok semble considérer ces fonctionnalités davantage comme un moyen de soigner son image que de réellement réduire l’utilisation problématique, surtout chez les plus jeunes.
Les lacunes de la modération par IA
Un autre aspect préoccupant est la dépendance de TikTok à l’intelligence artificielle plutôt qu’à une modération humaine pour contrôler les contenus sensibles. Cela entraîne de graves manquements dans la prévention des contenus liés à l’automutilation ou aux troubles alimentaires.
De plus, l’algorithme tend à favoriser les utilisateurs jugés « beaux » au détriment de ceux considérés comme « peu attrayants », ajoutant une dimension problématique supplémentaire à la dynamique de la plateforme, surtout auprès d’un jeune public.
L’impact sur la vie quotidienne des jeunes
L’étude souligne combien l’addiction à TikTok prive les enfants d’autres opportunités essentielles, que ce soit le sommeil, l’alimentation équilibrée ou même les interactions sociales les plus basiques comme le contact visuel. Un témoignage éloquent de l’emprise de l’application sur le quotidien de toute une génération.
TikTok était conscient des dommages potentiels causés par ses filtres de beauté populaires utilisés pour rendre les visages plus minces ou les lèvres plus pulpeuses.
– Selon les documents internes
Face à ces révélations, les autorités et la société civile se mobilisent. Les procureurs généraux des états concernés continuent de scruter minutieusement les pratiques de TikTok pour s’assurer de la protection des mineurs. L’entreprise, elle, se défend en mettant en avant ses mesures de sécurité, mais les citations et documents rendus publics semblent difficilement contestables.
Il est urgent que les plateformes comme TikTok prennent la pleine mesure de leur responsabilité vis-à-vis du jeune public et mettent en place des garde-fous réellement efficaces. Car au-delà de l’image et des profits, c’est le bien-être et l’équilibre de toute une génération qui sont en jeu.
