Uber Révolutionne le Transport en Rickshaw en Inde

Imaginez un pays où les rickshaws motorisés à trois roues représentent jusqu’à 25% de tous les déplacements motorisés. C’est la réalité en Inde, où Uber vient de bouleverser son modèle économique pour s’adapter à ce marché unique et très concurrentiel. Le géant du covoiturage abandonne son modèle basé sur les commissions pour les conducteurs de rickshaws, optant à la place pour des frais journaliers d’utilisation de la plateforme. Une décision audacieuse qui pourrait bien changer la donne dans le secteur des transports indiens.

Le défi du marché indien pour Uber

Uber n’en est pas à son coup d’essai en Inde. La société avait déjà lancé son service de auto-rickshaws en 2015, avant de le suspendre peu après. Ce n’est qu’en 2018 que le service a été relancé. Mais avec une concurrence féroce de la part d’acteurs locaux comme Rapido et Namma Yatri, Uber a dû revoir sa copie pour rester dans la course.

Traditionnellement, Uber prélève des commissions comprises entre 25% et 40% sur chaque course. Un modèle qui a fait ses preuves dans de nombreux pays, mais qui semble moins adapté au marché indien des rickshaws. Face à des concurrents qui ne prélèvent pas de commission mais fonctionnent sur un modèle d’abonnement, Uber a décidé de changer son fusil d’épaule.

Des frais journaliers plutôt que des commissions

Désormais, les conducteurs de rickshaws motorisés sur la plateforme Uber en Inde devront payer des frais quotidiens compris entre 20 et 40 roupies indiennes (soit entre 0,23 et 0,46 dollars), en fonction de la ville dans laquelle ils opèrent. Un changement radical par rapport au modèle précédent basé sur les commissions.

Cette nouvelle politique s’accompagne d’autres ajustements majeurs :

  • Les conducteurs pourront fixer leurs propres tarifs
  • Les passagers devront payer le conducteur directement en espèces ou via UPI (Unified Payments Interface)
  • Les crédits et promotions Uber ne s’appliqueront pas aux courses en rickshaw
  • Uber ne s’impliquera pas dans les litiges liés aux tarifs entre passagers et conducteurs

En somme, Uber se positionne davantage comme un intermédiaire mettant en relation conducteurs indépendants et passagers, que comme un fournisseur de services de transport à part entière. Une approche qui n’est pas sans rappeler les débuts de la plateforme, axée sur le partage de trajets entre particuliers.

Un pari risqué mais nécessaire

Ce changement de modèle économique est un pari audacieux pour Uber, qui risque de voir ses revenus diminuer à court terme. Mais face à la pression concurrentielle et aux spécificités du marché indien, l’entreprise n’avait guère d’autre choix que de s’adapter.

L’Inde n’est pas le seul marché où Uber expérimente ce modèle, nous le comprenons. La société a déjà introduit ses services d’abonnement pour les motos et les rickshaws au Bangladesh et sur certains marchés d’Asie du Sud-Est.

Un porte-parole d’Uber

Il faudra suivre de près l’évolution de cette nouvelle stratégie dans les prochains mois. Si elle porte ses fruits, elle pourrait bien inspirer d’autres acteurs du secteur des transports à la demande, et pas seulement en Inde.

Des défis à relever pour Uber en Inde

Malgré ce changement de cap, Uber devra encore surmonter de nombreux défis pour s’imposer durablement sur le marché indien des rickshaws :

  • Gagner la confiance des conducteurs et des passagers habitués aux acteurs locaux
  • Gérer les éventuels litiges liés aux tarifs dans un système plus décentralisé
  • Maintenir la qualité et la sécurité du service malgré le nouveau modèle
  • Continuer à innover pour rester compétitif face à une concurrence agile

Une chose est sûre : le marché indien des transports est en pleine effervescence, et Uber compte bien y jouer un rôle de premier plan. Reste à savoir si cette nouvelle stratégie sera la bonne pour s’imposer durablement face aux acteurs locaux. Les prochains mois seront décisifs pour le géant américain, qui n’a pas fini de nous surprendre dans sa conquête du marché indien.

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