Imaginez : vous dictez un email stratégique en marchant dans les couloirs, et le texte apparaît parfaitement formulé, sans une seule faute, dans Gmail, Notion ou Slack. Plus besoin de taper frénétiquement sur un clavier. C’est exactement ce que des milliers de professionnels font déjà tous les jours avec Wispr Flow… et la croissance de cette petite startup californienne donne le vertige.
En à peine cinq mois après une levée de 30 millions de dollars, Wispr remet le couvert avec 25 millions supplémentaires menés par Notable Capital. Une opération qui porte sa valorisation à 700 millions de dollars. Quand une app de dictée vocale lève plus vite que la plupart des licornes SaaS, il y a forcément quelque chose d’intéressant à creuser.
Des chiffres qui parlent plus fort que les mots
Les statistiques annoncées par Tanay Kothari, le CEO et cofondateur, sont assez hallucinantes :
- Croissance de 40 % mois après mois depuis juin 2025
- 270 entreprises du Fortune 500 utilisent déjà l’outil
- 125 nouvelles entreprises clientes par semaine ces dernières semaines
- ×100 la base utilisateurs en un an
- 70 % de rétention sur 12 mois
- Un utilisateur moyen écrit désormais plus de 50 % de ses caractères via la dictée
Autant dire que nous ne sommes plus dans la catégorie « nice to have » mais carrément dans l’outil qui change la façon de travailler de fond en comble.
Pourquoi les VC se battent pour entrer au capital
Ce n’est pas tous les jours qu’un Hans Tung – le légendaire partenaire de Notable Capital (ex-GGV) qui a investi tôt dans Airbnb, Slack, Affirm, Coinbase ou Anthropic – décide de rejoindre le board (même en tant qu’observateur). Quand on ajoute Steven Bartlett (le fondateur de Flight Story et star du podcast Diary of a CEO), on comprend que quelque chose de rare est en train de se passer.
« Ce que j’aime chez Wispr, c’est qu’ils veulent devenir bien plus qu’une simple app de dictée : ils construisent un véritable système d’exploitation vocal capable d’automatiser des workflows entiers. »
– Hans Tung, Notable Capital
Cette phrase résume parfaitement le virage stratégique : on ne vend plus seulement de la transcription, on vend de la productivité augmentée par la voix.
Wispr Flow face aux géants : qui gagne vraiment ?
La startup revendique des performances impressionnantes sur le taux d’erreur :
- Wispr Flow : ~10 % d’erreurs
- OpenAI Whisper : 27 %
- Apple Dictation native : 47 %
Des chiffres à prendre avec les pincettes habituelles (méthodologie maison), mais qui correspondent à ce que rapportent les utilisateurs intensifs : la dictée est enfin devenue fiable au quotidien, même avec des termes techniques ou des accents non américains.
Le piège classique des apps vocales (et comment ils l’ont évité)
Tanay Kothari est transparent : il y a eu un moment compliqué. Quand l’app a commencé à toucher un public moins tech-savvy, beaucoup installaient Wispr Flow, testaient la dictée… dans l’application elle-même, puis désinstallaient, déçus.
Le problème ? Ils ne comprenaient pas que l’outil fonctionnait partout : Gmail, Notion, Slack, Word, Figma… La magie, c’est justement la dictée système.
Solution : un onboarding repensé de A à Z avec un guide interactif qui demande dès l’installation « Dans quelles apps passes-tu le plus de temps ? » et configure automatiquement les raccourcis. Résultat : le taux de désinstallation a chuté de façon spectaculaire.
La guerre de la dictée vocale est lancée
Wispr n’est pas seul sur le terrain. La concurrence devient féroce :
- Willow et Aqua (tous deux sortis de Y Combinator)
- Monologue (intégré au bundle Every)
- Typeless, Superwhisper, TalkTastic, BetterDictation…
Mais Wispr bénéficie d’un effet réseau puissant : plus les gens l’utilisent dans les grandes entreprises, plus les collègues l’adoptent, plus les VC en entendent parler… et plus la machine s’emballe.
Les prochaines étapes ambitieuses
Avec 25 millions de dollars frais dans les caisses, la feuille de route est claire :
- Lancement Android en bêta avant fin 2025, version stable au T1 2026
- Expansion internationale (Europe et Asie en priorité)
- Développement de modèles vocaux propriétaires ultra-personnalisés
- Ouverture progressive d’une API pour les partenaires hardware et entreprises
- Automatisation avancée : répondre à un email, remplir un CRM, créer une tâche… juste en parlant
On passe doucement mais sûrement de la dictée à l’assistant vocal proactif.
Ce que ça dit du marché de l’IA en 2025
Cette levée express (cinq mois après la précédente) est un symptôme clair : les investisseurs cherchent désespérément les « picks and shovels » de l’ère IA, ces outils qui rendront les grands modèles utiles au quotidien.
Après les infrastructures (OpenAI, Anthropic), après les couches d’application généralistes (Perplexity, Cursor), on assiste à l’émergence d’une troisième vague : les interfaces naturelles ultra-spécialisées. Et la voix, après des années de promesses non tenues, semble enfin prête à exploser.
Pour les entrepreneurs et les marketeurs, la leçon est limpide : l’IA ne remplace pas seulement le code ou le design, elle est en train de remplacer le clavier lui-même.
Conclusion : faut-il tester Wispr Flow dès maintenant ?
Si vous passez plus de 3 heures par jour à écrire des emails, des documents, des posts LinkedIn ou des specs produits, la réponse est oui. Sans hésiter.
Le gain de temps est immédiat, la courbe d’apprentissage quasi nulle, et l’effet « waouh » quand on dicte un email complexe en 30 secondes plutôt que 5 minutes est difficile à décrire.
Nous entrons dans une ère où taper deviendra aussi ringard que d’envoyer un fax en 2025. Wispr Flow n’est peut-être pas encore l’outil parfait, mais il est clairement celui qui va le plus vite dans la bonne direction.
Et quand une startup lève 55 millions de dollars en cinq mois sur la seule force de sa traction produit… on écoute. Très attentivement.






