La France et les Émirats arabes unis (EAU) viennent de signer un accord historique pour un investissement massif dans l’intelligence artificielle (IA). À quelques jours du Sommet sur l’action pour l’IA à Paris, la présidence française a annoncé cette première initiative financière majeure liée à l’IA. Le président français Emmanuel Macron et le cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyane des EAU ont convenu d’investir entre 30 et 50 milliards d’euros pour construire un immense centre de données dédié à l’IA en France.
Un datacenter d’une capacité allant jusqu’à 1 GW
La majeure partie de cet investissement colossal sera consacrée à la construction d’un datacenter pouvant atteindre une capacité de 1 gigawatt. La France a identifié 35 sites potentiels pour accueillir de nouveaux centres de données bénéficiant de procédures administratives accélérées. L’investissement émirati tirera probablement parti de ce cadre.
La France mise sur sa production d’électricité décarbonée pour attirer les investissements étrangers, en particulier pour ces datacenters énergivores. Environ 65% de l’électricité française provient de centrales nucléaires et 25% de sources renouvelables. Alors que les géants de la tech cherchent à réduire leur empreinte carbone, la France saisit l’occasion du Sommet sur l’IA pour se positionner comme une destination attractive.
Un consortium franco-émirati pour soutenir le projet
Un consortium d’investisseurs français et émiratis, dont la société d’investissement MGX spécialisée dans l’IA, financera ce projet de datacenter en France. MGX figurait aussi parmi les premiers investisseurs de Stargate, le grand projet d’investissement dans l’IA mené par SoftBank et OpenAI.
L’ampleur et l’échelle de ces annonces montrent que ce n’est que le début. Cette technologie est notre opportunité de rattraper notre retard.
– Clara Chappaz, ministre française du Numérique et de l’IA
Paris, capitale diplomatique de l’IA
Lundi et mardi, des chefs d’État du monde entier seront à Paris pour rencontrer les leaders mondiaux de la tech lors du Sommet sur l’action pour l’IA. De nouveaux accords d’investissement et une déclaration commune sont attendus, avec un focus potentiel sur l’impact environnemental de l’IA.
Parmi les participants de haut niveau annoncés :
- Le vice-président américain J.D. Vance
- Le vice-premier ministre chinois Zhang Guoqing
- La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
- Le chancelier allemand Olaf Scholz
Ce sommet marque une étape clé dans la course mondiale à l’IA, avec des enjeux économiques, technologiques et géopolitiques majeurs. La France entend bien jouer un rôle central dans cette révolution en devenir, en s’appuyant sur ses atouts en matière d’énergie décarbonée et sur sa diplomatie tech. L’accord avec les Émirats arabes unis en est une illustration éclatante.
Alors que la Chine et les États-Unis dominent pour l’instant la scène, l’Europe compte bien rattraper son retard et peser dans la définition des standards éthiques et réglementaires de l’IA. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour dessiner les contours de cette technologie qui façonne déjà notre présent et notre avenir.
