L’astronaute Oleg Kononenko bat un record spatial historique

1000 jours passés dans l’espace. C’est le cap historique que vient de franchir le cosmonaute russe Oleg Kononenko ce mercredi 5 juin 2024, au cours de sa cinquième mission à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). Un exploit qui repousse un peu plus loin les limites de la présence humaine dans l’espace et ouvre de nouvelles perspectives pour l’exploration spatiale de long terme.

Un record qui s’inscrit dans la lignée des pionniers russes

Si Oleg Kononenko est le premier homme à atteindre cette barre symbolique des 1000 jours cumulés hors de l’attraction terrestre, son record s’inscrit dans la longue tradition d’endurance spatiale de l’agence spatiale russe Roscosmos. Avant lui, son compatriote Valeri Polyakov avait passé 437 jours d’affilée en orbite à bord de la station Mir dans les années 90, un record de durée sur une seule mission qui tient toujours.

En comparaison, les astronautes de la NASA accusent un certain retard dans ce domaine. La recordwoman américaine Peggy Whitson totalise « seulement » 665 jours dans l’espace tandis que le séjour le plus long réalisé par un américain, celui de Frank Rubio, est de 371 jours.

La Russie détient d’autres records de durée, comme les 437 jours et 18 heures passés en continu par Valeri Polyakov à bord de la station spatiale Mir dans les années 90.

Un exploit rendu possible par des années d’entraînement

Pour réussir de tels séjours de très longue durée dans l’espace, Oleg Kononenko et ses homologues s’appuient sur un entraînement extrêmement poussé visant à préparer leur corps et leur esprit aux rigueurs de la microgravité. Car l’absence de pesanteur a des effets dévastateurs sur la physiologie humaine :

  • Fonte et atrophie musculaire
  • Diminution de la masse osseuse
  • Troubles du rythme cardiaque
  • Perturbation du système immunitaire

Pour contrer ces effets délétères, les astronautes doivent suivre un programme d’exercices physiques intensif (2 à 3h par jour) et un régime alimentaire strict. Ils sont également suivis en permanence par des équipes médicales au sol.

Des vols de longue durée essentiels pour préparer l’avenir

Au-delà de la prouesse individuelle, les missions marathon comme celles d’Oleg Kononenko sont cruciales pour préparer les futurs vols habités vers des destinations lointaines comme la Lune ou Mars. Elles permettent en effet aux scientifiques de mieux comprendre comment le corps humain s’adapte à des périodes prolongées en micropesanteur et de développer des contre-mesures efficaces.

Au vu des effets massifs de la microgravité sur le corps humain, les séjours spatiaux prolongés et parfois répétés sont confiés à des astronautes qui ont déjà prouvé leur capacité de résistance et de résilience.

Reste que, pour rendre possible un jour le rêve d’une colonisation spatiale, il faudra sans doute développer des solutions radicalement nouvelles comme la création d’une gravité artificielle à bord des vaisseaux. En attendant cette révolution technologique encore lointaine, les exploits d’endurance des pionniers comme Oleg Kononenko continueront de repousser peu à peu la frontière des possibles.

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