Temu sous la loupe de l’UE pour risques produits illégaux

L’Union européenne intensifie sa surveillance de la place de marché chinoise de commerce électronique Temu, demandant davantage d’informations sur sa conformité avec de multiples dispositions du cadre de gouvernance en ligne du bloc, le Digital Services Act (DSA). Les questions portent notamment sur la manière dont Temu prévient la vente de biens illégaux sur sa plateforme.

En mai dernier, des dizaines de groupes de protection des consommateurs ont déposé des plaintes coordonnées contre Temu, faisant pression sur la Commission européenne pour qu’elle examine une série de préoccupations, notamment dans des domaines tels que la traçabilité des commerçants et le design manipulateur.

Exigences strictes du DSA pour les grandes plateformes

Le DSA impose une obligation légale aux grandes plateformes d’évaluer divers risques systémiques que leurs services pourraient poser aux utilisateurs de l’UE, dans des domaines tels que la protection des mineurs et la santé publique, et de prendre des mesures proactives pour atténuer les dommages potentiels.

De plus, le règlement applique des exigences de transparence qui exigent que les plateformes fournissent des détails sur la logique des systèmes algorithmiques utilisés pour recommander du contenu aux utilisateurs.

Les sanctions pour non-conformité au DSA peuvent être sévères, atteignant jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuel mondial.

L’UE exige plus de transparence de Temu

Dans un communiqué de presse publié vendredi, la Commission a déclaré avoir demandé à Temu des informations complémentaires sur les mesures d’atténuation des risques concernant la vente de produits illégaux. Elle souhaite également des précisions (« informations détaillées et documents internes ») sur la manière dont la plateforme identifie les commerçants qui vendent des produits illégaux, et sur les mesures d’atténuation qu’elle utilise pour s’assurer que les vendeurs à problème ne peuvent pas simplement revenir et reprendre la vente de marchandises illégales.

En outre, l’UE interroge Temu sur son approche des risques de protection des consommateurs, des risques pour la santé publique et des risques pour le bien-être des utilisateurs. Le bloc souhaite également obtenir plus d’informations sur les systèmes de recommandation de Temu, ainsi que sur son approche de la protection des données des utilisateurs.

  • La plateforme de commerce électronique a jusqu’au 21 octobre pour fournir les informations demandées.

Vers une enquête formelle en cas de réponses insatisfaisantes ?

Si l’UE n’est pas satisfaite des réponses de Temu, elle pourrait revenir avec encore plus de demandes de données. Ou bien elle pourrait ouvrir une procédure d’enquête formelle si elle soupçonne la plateforme de commerce électronique de non-conformité.

Une précédente demande d’information (RFI) de la Commission en juin, envoyée à la fois à Temu et à une autre plateforme de commerce électronique ultra-lowcost, Shein, comprenait une liste de questions similaires. L’UE cherchait alors des informations sur leurs mécanismes de « notification et action » ; la conception de l’interface ; la protection des mineurs ; la transparence des systèmes de recommandation ; la traçabilité des commerçants ; et la « conformité par conception ».

L’examen de la Commission ne s’est pas encore transformé en enquête formelle sur l’une ou l’autre des plateformes de commerce électronique. Cependant, dans le cas de Temu, elle n’est soumise à la surveillance centralisée de la Commission que depuis mai, lorsqu’elle a été désignée comme une très grande plateforme en ligne (VLOP).

Temu se dit engagé dans la conformité au DSA

Contacté pour un commentaire, un représentant de Temu a répondu que la société avait reçu la demande d’information de la Commission européenne et coopérait pleinement. Il a souligné l’engagement de longue date de Temu en matière de conformité et les mesures significatives supplémentaires prises depuis sa désignation comme VLOP le 31 mai 2024, avec un travail continu pour affiner ses pratiques dans le cadre du Digital Services Act.

La sécurité des consommateurs est une priorité absolue, et nous accueillons favorablement les commentaires de toutes les parties prenantes alors que nous nous efforçons de fournir un accès à des produits de qualité et abordables pour nos consommateurs.

Représentant de Temu

Cette surveillance accrue de l’UE montre l’importance pour les grandes plateformes comme Temu de se conformer pleinement aux nouvelles réglementations telles que le DSA. Une approche proactive de la conformité et de la protection des consommateurs sera essentielle pour éviter de lourdes sanctions et maintenir la confiance des utilisateurs dans le marché unique numérique européen en pleine expansion.

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