Adani défie Reliance et Walmart dans l’e-commerce indien

Le marché indien du commerce de détail, estimé à 1 270 milliards de dollars d’ici l’année prochaine selon les analystes de Bernstein, attire les convoitises des géants locaux et étrangers. Dans ce contexte ultra-concurrentiel, le conglomérat indien Adani Group prépare une offensive dans les paiements numériques et l’e-commerce, d’après un rapport du Financial Times.

Adani envisage une licence UPI et une carte de crédit co-brandée

Adani, l’un des trois plus grands conglomérats indiens, songerait à demander une licence pour opérer sur l’Unified Payments Interface (UPI), le réseau public de paiements numériques devenu le moyen de transaction en ligne le plus populaire en Inde. Le groupe finaliserait également des projets de carte de crédit co-brandée avec des banques.

Ce n’est pas la première incursion d’Adani dans le numérique. En 2022, la firme a lancé Adani One, une application grand public de vente de billets de voyage. Et récemment, son PDG Gautam Adani a évoqué de « futures collaborations » avec Uber suite à la visite en Inde du CEO Dara Khosrowshahi.

Le conglomérat vise l’e-commerce via la plateforme ONDC

Côté e-commerce, Adani prévoirait de proposer de la vente en ligne via l’Open Network for Digital Commerce (ONDC), une plateforme soutenue par le gouvernement indien. Objectif : se positionner face aux leaders du secteur :

  • Flipkart, valorisé 36 milliards de dollars, qui devrait représenter 10,4% des ventes au détail indiennes l’an prochain selon Bernstein
  • Amazon, qui investira 3 milliards de dollars supplémentaires dans son activité e-commerce indienne ces prochaines années
  • Reliance Retail, plus grande chaîne de magasins du pays, valorisée environ 100 milliards de dollars

PhonePe et Google Pay dominent le marché des paiements mobiles

Sur le front des paiements mobiles, PhonePe (Walmart) et Google Pay règnent en maîtres. A eux deux, ils traitent plus de 86% des transactions sur l’UPI, qui gère plus de 12 milliards d’opérations par mois. Leur position dominante crée des remous, mais les régulateurs ne prévoient pas d’intervenir pour l’instant.

Adani compterait rendre ses futurs services de paiement accessibles via son application Adani One, en ciblant d’abord ses millions d’utilisateurs existants. Cette diversification intervient après une année tumultueuse pour le conglomérat :

Adani a été accusé de manipulation de marché et de fraude par le fonds spéculatif américain Hindenburg Research. Bien que le groupe ait nié tout acte répréhensible, les allégations ont fait perdre 150 milliards de dollars de valorisation à ses actions cotées.

Malgré ces déboires, l’appétit d’Adani pour la conquête du marché indien des consommateurs semble intact. Reste à savoir si son offensive dans le numérique portera ses fruits face à des acteurs déjà bien établis comme Reliance, Amazon, Flipkart et PhonePe. La bataille pour le retail indien ne fait que commencer.

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