Lors de l’appel sur les résultats du troisième trimestre 2024 d’Amazon, le PDG Andy Jassy a laissé entendre l’arrivée prochaine d’une version améliorée et plus « agentique » de l’assistant vocal Alexa. Cette nouvelle mouture serait capable non seulement de répondre aux questions et d’agréger des données, mais aussi d’entreprendre des actions de manière autonome pour le compte des utilisateurs.
Vers une Alexa plus proactive grâce à l’IA générative
Depuis l’annonce en 2023 de l’intégration de technologies d’IA générative à Alexa, Amazon travaille à « réarchitecturer le cerveau » de son assistant avec de nouveaux modèles génératifs. Mais la tâche s’avère plus ardue que prévu. Selon certaines indiscrétions, la nouvelle Alexa aurait du mal à exécuter des tâches basiques comme allumer des lumières connectées et prendrait jusqu’à 6 secondes pour répondre.
Face à ces défis techniques, Amazon aurait décidé de remplacer ses propres modèles par ceux de la startup Anthropic, dans laquelle le géant de l’e-commerce a récemment investi. L’objectif : créer une IA véritablement conversationnelle et proactive, à même de comprendre les intentions des utilisateurs et d’agir en conséquence.
Je pense que la prochaine génération de ces assistants et applications d’IA générative sera meilleure non seulement pour répondre aux questions, résumer, indexer et agréger des données, mais aussi pour entreprendre des actions.
Andy Jassy, CEO d’Amazon
Une « Remarkable Alexa » payante pour rentabiliser les investissements
En interne, ce projet d’assistant nouvelle génération est baptisé « Remarkable Alexa ». Il devrait être proposé sous forme d’abonnement entre 5 et 10 dollars par mois, aux côtés d’une version gratuite plus limitée en fonctionnalités. Une manière pour Amazon de rentabiliser ses lourds investissements dans l’IA et de donner un nouveau souffle à Alexa, qui peine à trouver un modèle économique depuis son lancement.
Initialement attendue pour octobre, cette Alexa repensée semble toutefois prendre du retard. Mais Andy Jassy se veut rassurant, promettant de dévoiler « dans un futur proche » cette IA vocale plus intelligente, plus autonome et plus utile au quotidien. De quoi relancer l’intérêt pour les assistants domestiques et créer de nouveaux usages en domotique, e-commerce, divertissement…
L’avenir des assistants vocaux passera par l’intelligence artificielle « agentique »
Si les détails restent encore flous, la vision d’Andy Jassy pour le futur d’Alexa semble claire. En incorporant des capacités « agentiques » à son assistant, Amazon espère franchir un cap dans l’interaction humain-machine. L’enjeu : passer d’un modèle « réactif » où l’utilisateur doit formuler des requêtes explicites, à un modèle « proactif » où l’IA est capable d’anticiper les besoins et d’agir de façon autonome.
Cette évolution des assistants vocaux vers plus d’autonomie et d’intelligence soulève cependant de nombreuses questions éthiques et pratiques :
- Quelle transparence sur les actions entreprises par l’IA et sur quels critères ?
- Comment s’assurer du respect de la vie privée et de la confidentialité des données ?
- Quelles limites fixer aux initiatives de l’assistant pour éviter les dérives ?
Autant de défis à relever pour faire entrer Alexa et ses concurrents dans une nouvelle ère, celle de l’IA générative « agentique ». Une ère pleine de promesses, où les assistants vocaux deviendront de véritables partenaires du quotidien, capables de nous simplifier la vie sans sacrifier notre libre-arbitre. Le pari est ambitieux, mais Amazon semble déterminé à ouvrir la voie avec sa future « Remarkable Alexa ».