Le 27 décembre dernier, les rues de Los Angeles ont été le théâtre d’un événement pour le moins inhabituel : la collision entre un véhicule autonome Waymo et un robot de livraison de Serve Robotics. Cet incident, capturé en vidéo et largement partagé sur les réseaux sociaux, soulève de nombreuses questions quant à l’avenir de la mobilité autonome et à la cohabitation de ces différents acteurs sur nos routes.
Que s’est-il passé lors de cette collision ?
La vidéo montre le robot Serve tentant de traverser une intersection de West Hollywood de nuit. Alors qu’il atteint le trottoir et s’apprête à emprunter la rampe d’accès, un véhicule Waymo effectuant un virage à droite entre en collision avec le petit robot à une vitesse de 6,4 km/h, selon un porte-parole de Waymo.
Si certains commentaires sur les réseaux sociaux affirment que le robot aurait brûlé un feu rouge avant l’impact, cela n’est pas clairement établi par les images. La collision a immobilisé les deux véhicules pendant une minute avant qu’ils ne reprennent leur route, apparemment sans dommages.
La question de la responsabilité en cas de collision
Cet incident, bien que mineur, met en lumière un enjeu crucial pour le développement des véhicules autonomes : la question de la responsabilité en cas d’accident. Lorsque deux véhicules autonomes entrent en collision, comment déterminer lequel est en faute ?
Selon Waymo, son système de conduite autonome a correctement identifié le robot comme un objet inanimé et a appliqué un freinage d’urgence lorsque celui-ci s’est engagé sur la voie. Mais qu’en est-il du robot Serve ? Était-il sous contrôle humain au moment de traverser l’intersection, comme le veut la procédure actuelle de la société pour ce type de situation ?
Ces questions restent pour l’heure sans réponse définitive, les deux entreprises se contentant de confirmer qu’elles sont en contact pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.
Vers une nécessaire adaptation de la réglementation
Au-delà du cas particulier de cet accident, c’est toute la question de la cohabitation entre véhicules autonomes, robots de livraison et usagers traditionnels de la route qui est posée. Avec la multiplication de ces nouveaux acteurs, il apparaît indispensable d’adapter la réglementation et les infrastructures pour garantir la sécurité de tous.
Cela passera notamment par une clarification des règles de priorité, une meilleure signalisation des robots et véhicules autonomes, ainsi que par la mise en place de dispositifs de communication entre ces différents usagers. Les constructeurs devront également travailler à l’amélioration des systèmes de détection et d’évitement d’obstacles.
«La sécurité est notre priorité absolue et nous travaillons sans relâche pour développer des véhicules autonomes capables de naviguer en toute sécurité dans un environnement complexe et imprévisible.»
Waymo, communiqué de presse
L’avenir de la mobilité autonome en question
Si cet incident peut sembler anecdotique, il est révélateur des défis qui attendent l’industrie des véhicules autonomes dans les années à venir. Au-delà des progrès technologiques, c’est tout un écosystème qui doit être repensé pour permettre le déploiement à grande échelle de ces solutions de mobilité :
- Adaptation de la législation et de la réglementation
- Évolution des infrastructures et de la signalisation
- Sensibilisation et éducation des usagers de la route
- Clarification des questions de responsabilité et d’assurance
Autant de chantiers qui nécessiteront une étroite collaboration entre pouvoirs publics, constructeurs, assureurs et société civile pour faire de la mobilité autonome une réalité sûre et acceptée de tous. La collision de Los Angeles, si elle reste un événement mineur, a le mérite de rappeler l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir.