Face à l’essor des véhicules électriques en Europe, une problématique émerge : que faire des batteries usagées ? C’est sur ce créneau porteur que se positionne Cylib, une startup allemande qui se démarque par son procédé de recyclage révolutionnaire, capable d’extraire tous les matériaux d’une batterie en utilisant 30% d’énergie en moins que ses concurrents.
Un Procédé Écoénergétique Unique
Fondée en 2022 par Lilian Schwich, chercheuse spécialisée dans les méthodes de recyclage des batteries à l’Université RWTH d’Aix-la-Chapelle, Cylib a mis au point un procédé permettant de récupérer lithium, cobalt, nickel, aluminium et manganèse à partir de batteries de véhicules électriques et de micromobilité, ainsi que des déchets de production. Cette technologie se distingue par son efficacité énergétique, consommant 30% d’énergie en moins que les solutions concurrentes.
Un Tour de Table de 55 Millions d’Euros
Le potentiel de Cylib a séduit des investisseurs de renom, parmi lesquels World Fund et Porsche Ventures qui ont co-dirigé un tour de table de 55 millions d’euros en mai 2024. Bosch Ventures, DeepTech & Climate Fonds et NRW.Venture ont également participé à cette levée de fonds. Cet apport financier permettra à la startup de construire une nouvelle usine à l’échelle industrielle à Aix-la-Chapelle, dont le lancement est prévu pour 2026, et d’étoffer son équipe d’une soixantaine d’employés.
Lors de notre tour d’amorçage, nous avons levé 7,6 millions d’euros, ce qui nous a permis de construire une installation pilote capable de recycler un pack de batteries de véhicule électrique par jour, soit environ 300 à 600 kilos.
– Gideon Schwich, COO et co-fondateur de Cylib
Des Partenariats Stratégiques pour Sécuriser l’Approvisionnement
Pour garantir son accès à long terme aux batteries en fin de vie, Cylib a noué des partenariats avec des constructeurs automobiles, des équipementiers de rang 1 et des raffineries de lithium. Ces collaborations lui permettent de sécuriser dès maintenant un approvisionnement en ferraille de production pour son activité de recyclage à court terme, tout en préparant l’avenir. Il est en effet crucial pour la startup de prouver sa capacité à traiter des volumes industriels pour gagner la confiance des grands acteurs du secteur.
Le problème avec le recyclage des batteries, c’est que si vous n’avez pas de capacité, les gros acteurs ne vous donneront pas de matière première. Et si vous n’avez pas de matière première, vous n’aurez pas de capacité.
– Anil Achyuta, Managing Director de TDK Ventures
Vers la Production de Matériaux de Cathode
Si le recyclage des batteries est un premier pas essentiel, l’étape suivante consiste à produire des matériaux de cathode, partie de la batterie qui stocke et libère l’énergie. C’est là que se trouve la véritable valeur ajoutée selon les experts. Aujourd’hui, la plupart des entreprises de recyclage exportent les matériaux de batterie en Chine et dans d’autres pays d’Asie pour fabriquer des matériaux de cathode actifs, qui sont ensuite renvoyés aux constructeurs automobiles et aux fabricants de batteries. Un schéma qui va à l’encontre des principes de l’économie circulaire.
Cylib ambitionne de franchir ce cap à l’avenir, mais se concentre dans un premier temps sur la production à l’échelle industrielle de matières premières vertes et pures de qualité technologique ou de qualité batterie, en collaboration avec ses partenaires. Un positionnement stratégique qui pourrait bien faire de cette jeune pousse allemande un acteur incontournable du recyclage des batteries de véhicules électriques en Europe.
- Cylib recycle les batteries de véhicules électriques avec 30% d’énergie en moins
- La startup a levé 55 millions d’euros auprès d’investisseurs de renom
- Des partenariats stratégiques sécurisent son accès aux batteries en fin de vie