Et si l’avenir de la Formule 1 se jouait sur… des simulateurs ? C’est en tout cas la conviction de Max Verstappen, l’actuel champion du monde en titre. Pour le pilote néerlandais, la simulation de courses automobiles, ou sim racing, représente un vivier de talents bruts qui ne demandent qu’à être polis pour briller en piste.
Car paradoxalement, alors que le sport automobile fait la part belle à la technologie de pointe et à l’innovation, l’accès à ses plus hautes sphères demeure un parcours semé d’embûches pour les jeunes pilotes. En cause : le coût prohibitif de la pratique, depuis le karting jusqu’aux portes de la F1. Une barrière financière que le sim racing pourrait bien faire voler en éclats.
Le sim racing, un sport à part entière
Loin d’être un simple jeu vidéo, le sim racing s’apparente à un véritable sport de compétition. Sur des simulateurs ultra-réalistes, les pilotes virtuels se livrent à des courses acharnées, avec une gestion pointue des réglages et des pneumatiques. Seule différence notable avec la « réalité » : l’absence de contraintes physiques liées aux g. Pour le reste, l’intensité est la même, voire plus élevée qu’en vrai selon Max Verstappen :
Tout le monde pense que ce n’est qu’un jeu, quelque chose de facile et de détendu. Mais je dirais que la compétition est tout aussi dure, voire plus difficile à gagner qu’en vrai.
Max Verstappen, dans une interview à The Athletic
Le pilote Red Bull, lui-même passionné de sim racing, voit ainsi dans les meilleurs pilotes virtuels une source inépuisable de futurs champions. Il ne leur manquerait finalement que deux choses pour faire le grand saut : un peu d’entraînement physique pour encaisser les g, et un peu de coaching pour sublimer leur talent.
Une académie pour propulser les « sim racers » en F1 ?
Pourquoi ne pas créer alors une écurie entièrement dédiée à la transition des meilleurs pilotes virtuels vers le monde réel ? Une sorte d’académie, qui les accompagnerait à la fois dans leur préparation physique et dans l’appréhension de la piste. C’est le rêve de Max Verstappen, qui y voit une façon de démocratiser l’accès aux plus hautes catégories du sport automobile.
Certaines initiatives vont déjà dans ce sens, comme le McLaren Shadow Project lancé en 2017, qui vise à détecter de futurs talents du sim racing pour leur offrir des opportunités bien réelles en sport automobile. Preuve que les lignes bougent entre réel et virtuel.
En attendant, nul doute que la vision de Max Verstappen aura fait travailler les méninges des directeurs d’écurie. Car dans un sport où les moindres dixièmes se jouent sur des budgets mirobolants, s’ouvrir à de nouveaux profils issus du monde virtuel pourrait être un vrai coup de boost, tant sur le plan sportif que sur le plan marketing.
Le sim racing, futur de la détection de talents ?
Miser plus largement sur le sim racing pour repérer les champions de demain ne présenterait en effet que des avantages pour la F1 :
- Un accès élargi aux jeunes talents, dans un sport par ailleurs très élitiste
- L’assurance de recruter des pilotes déjà rompus à la compétition, même virtuelle
- L’opportunité de toucher un public plus jeune et connecté via le prisme de l’esport
Max Verstappen en est convaincu : la data et les performances enregistrées par les sim racers seront un outil précieux d’aide à la décision pour les écuries. Couplées à un entraînement adapté, elles pourraient bien faire émerger une nouvelle génération de pilotes venus tout droit du monde virtuel.
L’avenir de la Formule 1 passera-t-il par les simulateurs ? Max Verstappen semble prêt à prendre le pari. Aux écuries de voir si elles sont prêtes, elles aussi, à embrayer sur cette révolution culturelle majeure pour un sport qui n’a pas fini de se réinventer.