Enzymes Boostés par IA : 18,3M$ contre le Plastique

Imaginez un monde où les vêtements jetés après une saison ne finissent pas en montagnes de déchets, mais redeviennent des matières premières prêtes à être réutilisées. Cette vision, digne d’un rêve d’écolier, est en train de devenir réalité grâce à une startup britannique qui mêle biotechnologie et intelligence artificielle. Partie d’une simple expérience de lycée, cette entreprise, Epoch Biodesign, a levé 18,3 millions de dollars en série A pour transformer la manière dont nous gérons les déchets plastiques, notamment ceux issus de la fast fashion. Dans cet article, plongez dans une aventure entrepreneuriale fascinante où l’IA accélère la découverte d’enzymes dévoreuses de plastique, avec des implications majeures pour les startups, les marketeurs et les amateurs de tech. Préparez-vous à explorer comment une idée audacieuse peut bouleverser un secteur et attirer des géants comme Inditex, propriétaire de Zara.

Des enzymes dopées à l’IA : une révolution en marche

Le plastique, omniprésent dans nos vies, pose un casse-tête environnemental colossal. Chaque année, 400 millions de tonnes sont produites dans le monde, selon l’ONU, mais seule une infime partie est recyclée. Pourquoi ? Recycler coûte souvent plus cher que produire du plastique vierge. C’est là qu’intervient Epoch Biodesign, une startup londonienne fondée en 2019 par Jacob Nathan, un ancien lycéen curieux devenu entrepreneur visionnaire. Son idée : utiliser des enzymes – ces protéines naturelles capables de décomposer des matériaux – et les booster grâce à l’intelligence artificielle pour attaquer les plastiques de manière rapide et efficace.

Leur cible initiale ? Les textiles synthétiques comme le polyester et le nylon, omniprésents dans les vêtements bon marché de la fast fashion. En combinant biologie et IA générative, l’équipe d’Epoch a créé une bibliothèque d’enzymes capables de démanteler ces matériaux en quelques heures seulement, transformant des déchets en ressources réutilisables. Une prouesse qui a séduit les investisseurs et propulsé cette jeune pousse vers une levée de fonds impressionnante.

De l’idée au jackpot : 18,3 millions pour scaler

Passer d’un projet scolaire à une entreprise valorisée à hauteur de 34 millions de dollars (total des fonds levés à ce jour) n’est pas une mince affaire. Avec cette série A de 18,3 millions, annoncée le 5 mars 2025, Epoch Biodesign entre dans une nouvelle phase. L’objectif est clair : construire une usine capable de traiter 150 tonnes de déchets plastiques par an dès cette année, avec une montée en puissance prévue d’ici 2028. Cette ambition s’appuie sur une équipe qui va doubler de taille dans les 12 prochains mois, réunissant chimistes, biologistes et ingénieurs logiciels.

« Nous voulons rendre le recyclage plus rentable que la production de plastique vierge », ambitionne Jacob Nathan, PDG d’Epoch.

– Jacob Nathan, TechCrunch, mars 2025

Ce financement, mené par Extantia Capital et soutenu par des acteurs comme Inditex ou Lowercarbon Capital, montre l’attrait croissant pour les solutions technologiques face aux défis climatiques. Pour les entrepreneurs et marketeurs, c’est une leçon : une innovation bien ciblée peut attirer des fonds massifs, même dans un secteur aussi complexe que la biotech.

Comment l’IA change la donne dans le biorecyclage

Le secret d’Epoch réside dans sa maîtrise de l’IA générative, notamment des grands modèles de langage (LLM). Ces outils, popularisés par des applications comme ChatGPT, sont ici détournés pour résoudre un problème bien plus tangible : décomposer le plastique. En analysant des jeux de données complexes sur les protéines et les acides aminés, l’IA permet à l’équipe de générer des dizaines de milliers d’enzymes potentielles en laboratoire.

Le processus est fascinant :

  • L’IA propose des candidats enzymatiques prometteurs.
  • Ces enzymes sont testées en labo sur des plastiques comme le nylon 6 ou le polyester.
  • Les résultats nourrissent à nouveau le modèle pour l’affiner.
Résultat ? Des enzymes jusqu’à **25 fois plus rapides** que leurs équivalents naturels, réduisant les coûts de production et rendant le biorecyclage compétitif.

Fast fashion : un géant sous pression

La fast fashion, avec ses cycles de production ultra-rapides, est l’un des plus gros producteurs de déchets plastiques. Les vêtements en polyester ou nylon, souvent portés quelques fois avant d’être jetés, s’accumulent dans les décharges. Face à une prise de conscience croissante des consommateurs et à des régulations plus strictes, les marques cherchent des solutions. C’est là qu’Epoch entre en jeu, avec un partenariat stratégique avec Inditex, géant espagnol derrière Zara.

Ce collaboration multi-annuelle vise à tester et déployer les enzymes à grande échelle, offrant à Inditex un moyen de verdir son image tout en répondant à une demande réelle. Pour les marketeurs, c’est une opportunité en or : associer une marque à une technologie de pointe peut transformer sa perception publique.

Une économie circulaire enfin viable ?

Le biorecyclage d’Epoch ne se contente pas de dégrader le plastique : il le transforme en matière première identique à l’originale, prête à être réinjectée dans la production. Contrairement aux méthodes traditionnelles, ce processus ne nécessite pas de hautes températures, ce qui réduit les coûts énergétiques. Avec un rendement supérieur à **90 %**, il minimise aussi les pertes, un atout économique indéniable.

Voici les avantages clés en bref :

  • Coût réduit grâce à une faible consommation énergétique.
  • Rendement élevé, limitant le gaspillage.
  • Aucun sous-produit indésirable, simplifiant le traitement.
Pour les startups et investisseurs, cela ouvre une piste : les technologies vertes ne sont plus seulement altruistes, elles deviennent rentables.

Les limites et l’avenir du biorecyclage

Malgré ses promesses, le biorecyclage n’est pas une baguette magique. Les microplastiques, ces minuscules particules qui polluent les océans, restent un défi hors de portée pour l’instant. Jacob Nathan le reconnaît : « Nous ne résoudrons pas tout, mais nous pouvons limiter l’utilisation de plastique vierge. » L’avenir ? Étendre cette technologie aux emballages plastiques, un autre fléau environnemental.

Pour les entrepreneurs tech, c’est une inspiration : identifier un problème précis, comme les textiles synthétiques, peut ouvrir la voie à des solutions globales. Avec des investisseurs comme le gouvernement britannique (via une subvention d’1 million de dollars), l’élan est là.

Une leçon pour startups et marketeurs

L’histoire d’Epoch Biodesign est un cas d’école. Une idée née d’une curiosité adolescente, boostée par l’IA, a su capter l’attention d’investisseurs et de géants industriels. Pour les startups, cela montre l’importance de lier innovation et impact concret. Pour les marketeurs, c’est une aubaine : raconter une histoire où technologie et écologie se rejoignent peut séduire un public avide de sens.

En conclusion, le biorecyclage d’Epoch n’est pas qu’une avancée scientifique : c’est une révolution business qui redéfinit ce que signifie scaler une idée. À vous, entrepreneurs et visionnaires, de saisir ces opportunités où l’IA et la durabilité convergent pour façonner le futur.

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