Fisker Fait Face À Une Enquête De La SEC Alors Que La Faillite Traîne

Alors que le constructeur de véhicules électriques Fisker se débat dans une procédure de faillite qui n’en finit plus, un nouveau rebondissement vient compliquer la donne : la société fait l’objet d’une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine. Cette révélation tombée dernièrement promet de projeter une ombre supplémentaire sur un dossier déjà bien sombre.

Une faillite à rallonge

Fisker a déposé le bilan il y a près de 4 mois maintenant, entamant un long et tortueux processus de liquidation. Depuis, la startup s’efforce d’organiser la vente de sa flotte de véhicules restante, tout en négociant âprement avec ses créanciers les modalités de répartition des maigres actifs.

Un accord vient enfin d’être trouvé sur un plan de sauvetage. Mais c’était sans compter sur l’irruption de la SEC dans le paysage. Le gendarme boursier américain vient en effet de déposer une objection au plan, mettant en avant de sérieuses lacunes :

  • Absence de garanties pour la poursuite de son enquête
  • Aucune mention de la conservation des archives de l’entreprise

La SEC souligne avoir déjà envoyé plusieurs assignations dans le cadre de son investigation, et se réserve le droit d’en émettre de nouvelles. Fisker n’a pour l’heure pas répondu aux demandes de commentaires.

Les déboires du SUV Ocean

La déconfiture de Fisker est en grande partie liée aux difficultés de lancement de son modèle phare : le SUV électrique Ocean. Malgré des débuts prometteurs, la société n’a réussi à livrer que quelques milliers d’exemplaires, loin de ses propres objectifs, aussi modestes soient-ils.

Face à ces ventes en berne, Fisker a tenté de se réinventer en basculant vers un modèle de distribution via des concessionnaires. Peine perdue, la manœuvre n’a pas suffi à redresser la barre. Pire, fin 2023, un véritable jeu de chaises musicales s’est enclenché à la direction financière, avec une valse des directeurs comptables.

Des signaux inquiétants auxquels s’est ajouté un retard dans le dépôt des résultats trimestriels auprès de la SEC. Cette défaillance a ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffré le principal prêteur, précipitant la chute.

Opacité et désorganisation

En coulisses, le tableau n’est guère plus reluisant. Selon des témoignages d’ex-employés recueillis par TechCrunch, l’entreprise peinait à tenir une comptabilité claire, allant jusqu’à égarer temporairement la trace de 16 millions de dollars de paiements clients. Une accusation réfutée par Fisker.

Au final, le dossier Fisker illustre tristement les travers récurrents du secteur des véhicules électriques : des ambitions démesurées, une gestion calamiteuse et un penchant à naviguer en eaux troubles. Reste à voir ce que l’enquête de la SEC, qui vient ajouter une épée de Damoclès supplémentaire, mettra au jour.

Affaire à suivre donc, dans un dossier qui est loin d’avoir livré tous ses secrets et rebondissements. Une chose est sûre : l’histoire mouvementée de Fisker, de l’immense hype au naufrage annoncé, fera date dans les annales de la mobilité électrique.

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