Le monde de la fintech tremble suite à la faillite retentissante de Synapse, spécialiste renommé du banking-as-a-service (BaaS). De nombreuses startups comme Copper Banking, qui s’appuyaient sur les services de Synapse, se retrouvent soudainement privées d’un maillon essentiel. Au-delà de l’impact immédiat, c’est tout l’écosystème fintech qui s’interroge sur les répercussions à long terme de cette débâcle.
Copper Banking, première victime collatérale
La néobanque pour ados Copper Banking a dû mettre un terme brutal à ses services de comptes et cartes bancaires quand Synapse a annoncé la fermeture imminente de sa plateforme. Un coup dur pour cette fintech en plein essor qui illustre la dépendance des startups envers leurs partenaires BaaS.
La situation de Copper Banking n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreuses fintechs de niche se retrouvent fragilisées par la chute de Synapse.
– Mary Ann Azevedo, journaliste TechCrunch
Majority tire son épingle du jeu
Dans ce contexte morose, la néobanque pour migrants Majority fait figure d’exception. Non seulement elle a levé des fonds supplémentaires, mais elle affiche aussi un ARR de 40 millions de dollars en avril. Une performance remarquable dans un marché ultra-concurrentiel.
Le succès de Majority repose sur :
- Une offre sur-mesure pour un segment de clientèle spécifique
- Une croissance des revenus et du nombre d’utilisateurs malgré la crise
- Un positionnement original dans un marché encombré
Vitesse et Finout lèvent des fonds conséquents
D’autres acteurs tirent aussi leur épingle du jeu, à l’image de la fintech britannique Vitesse. Spécialisée dans les solutions de trésorerie et de paiements pour les assureurs, elle a bouclé une série C de 93 millions de dollars menée par le géant KKR. De quoi financer son expansion américaine.
Même succès pour Finout, qui optimise la gestion des coûts cloud pour les entreprises. Sa série B de 26 millions démontre l’appétit des investisseurs pour les solutions d’analyse de dépenses dans un contexte économique tendu.
Des signaux contradictoires pour le secteur
Si certaines fintechs tirent leur épingle du jeu, la débâcle de Synapse assombrit globalement les perspectives du secteur. Les investisseurs pourraient se montrer plus frileux face aux startups dépendantes de partenaires BaaS.
La défiance pourrait aussi toucher les « super-apps » qui cherchent à unifier un maximum de services, comme Google Pay. La firme de Mountain View enrichit d’ailleurs son offre de paiement pour se démarquer dans un marché hyperconcurrentiel.
Ces nouvelles fonctionnalités visent à améliorer l’expérience d’achat des utilisateurs et à faire de Google Pay une option plus compétitive face aux autres moyens de paiement.
– Communiqué de presse Google
Vers une consolidation du marché fintech ?
Face aux vents contraires, une consolidation du secteur fintech semble inévitable. Les startups les plus solides pourraient en profiter pour faire des acquisitions stratégiques, à l’image du fonds Valar Ventures de Peter Thiel qui vient de lever 300 millions de dollars.
Mais attention à ne pas répéter les erreurs du passé. La croissance à tout prix et la dépendance excessive à des tiers peuvent se payer cher, comme le prouve l’exemple de Synapse. L’heure est à un développement plus raisonné, centré sur la rentabilité et le contrôle de sa chaîne de valeur.
Une chose est sûre : malgré les zones de turbulences, le secteur fintech reste attractif et innovant. Aux startups de faire preuve d’agilité et de résilience pour transformer l’essai. La route est encore longue, mais les opportunités restent nombreuses pour les entrepreneurs qui sauront tirer les leçons de la chute de Synapse.