L’année 2024 a été marquée par des revirements stratégiques majeurs dans l’industrie des transports, en particulier dans le secteur des véhicules électriques. Les constructeurs automobiles traditionnels ont dû revoir leurs plans ambitieux de transition vers l’électrique, tandis que les startups ont pivoté pour s’adapter à l’évolution de la demande des consommateurs et assurer leur survie.
L’ère des robotaxis : entre consolidation et nouveaux défis
Si l’engouement pour les véhicules autonomes s’est quelque peu estompé depuis les années 2016-2020, l’année 2024 a néanmoins été témoin de développements significatifs. Plusieurs startups, comme Ghost Autonomy et Phantom Auto, ont dû cesser leurs activités, tandis que d’autres se sont tournées vers le secteur de la défense pour diversifier leurs revenus.
GM a pris la décision de ne plus financer le développement de robotaxis chez Cruise, préférant réorienter ces ressources vers l’amélioration de ses systèmes d’aide à la conduite. Waymo et Zoox, bien financées, poursuivent quant à elles leur route vers la commercialisation de robotaxis. Et bien sûr, Tesla a dévoilé le prototype de son Cybercab, avec l’ambition de lancer un service de robotaxis dès 2025 en Californie et au Texas.
Les véhicules électriques à l’épreuve du marché
Malgré des investissements colossaux dans le développement de gammes électriques et dans la production de batteries, les constructeurs automobiles traditionnels comme Ford et GM ont dû composer avec une demande en deçà de leurs attentes. Tesla a même vu ses profits chuter en début d’année, Elon Musk notant un recul des véhicules électriques face à la pression des hybrides.
Du côté des startups, le modèle des SPAC s’est avéré peu concluant pour soutenir une croissance pérenne. La débâcle de Fisker, les difficultés de Canoo et la prise de participation de Palantir dans Faraday Future illustrent les défis auxquels sont confrontés ces nouveaux acteurs. Seul Rivian tire son épingle du jeu, atteignant des jalons majeurs malgré quelques obstacles.
Les eVTOL séduisent toujours les investisseurs
L’année 2024 a été riche en annonces dans le domaine des véhicules électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), avec Joby Aviation et Archer Aviation qui ont dévoilé leurs plans de lancement de services commerciaux de taxis aériens électriques dès 2025. Ces deux acteurs majeurs ont levé des fonds conséquents pour obtenir les certifications nécessaires et développer des vertiports dans les grandes métropoles.
Toutes les startups n’ont cependant pas eu cette chance, à l’image de l’allemand Lilium qui a dû déposer le bilan faute de financement suffisant. L’année 2025 sera décisive pour savoir si les entreprises restantes parviendront à concrétiser leurs ambitions dans ce secteur prometteur.
La micromobilité en quête de rentabilité
La consolidation s’est poursuivie dans le domaine de la micromobilité partagée, avec notamment la fusion entre Tier et Dott. Lime a continué sur sa lancée, visant sinon une rentabilité constante, du moins une pérennité et une domination du marché.
La faillite de VanMoof en 2023 a mis en lumière les difficultés à faire croître une entreprise de vélos électriques malgré l’appétence des consommateurs pour ces produits. Cake et Onyx Motorbikes ont elles aussi frôlé la banqueroute, mais ont obtenu une seconde chance pour 2025.
Certaines startups, comme Joco, ont réussi à tirer leur épingle du jeu en transformant leur service de location de vélos électriques pour les livreurs en une activité rentable, et en se diversifiant dans la conception d’armoires de recharge de batteries.
En résumé, l’année 2024 a été celle de tous les défis pour l’industrie des transports électriques :
- Remise en question des stratégies des constructeurs traditionnels
- Consolidation et recherche de rentabilité pour les startups
- Course à la certification et aux partenariats pour les eVTOL
- Quête de modèles économiques pérennes pour la micromobilité
Les acteurs qui sauront s’adapter rapidement et proposer des solutions innovantes et abordables aux consommateurs seront les grands gagnants de cette révolution de la mobilité électrique. Reste à savoir qui sortira vainqueur de cette course effrénée à l’horizon 2025 et au-delà.