Dix ans après avoir présenté son projet lors du TechCrunch Disrupt à Londres, la Fintech N26 vient d’annoncer son premier trimestre bénéficiaire. La néobanque allemande, qui compte des millions de clients à travers l’Europe, a généré un résultat d’exploitation net de 2,8 millions d’euros au troisième trimestre 2024. Une étape cruciale pour la startup, mais aussi un signal fort pour tout l’écosystème des Fintechs.
Le temps de la maturité pour les néobanques
Les challenger banks comme N26, Revolut, Monzo ou encore Starling ont longtemps été les chouchous des investisseurs. Levant des milliards, elles se sont lancées dans une course à la croissance effrénée, dépensant sans compter pour atteindre le prochain tour de table. Mais l’heure est venue de faire les comptes.
Revolut affiche déjà une forte rentabilité avec 428 millions de dollars de bénéfices nets en 2023. Monzo vient aussi de passer dans le vert avec un résultat avant impôts de 15,4 millions de livres. N26 leur emboîte le pas au troisième trimestre 2024.
La levée des restrictions par le régulateur, un tournant
Pendant plusieurs années, le superviseur financier allemand, la BaFin, avait imposé un plafond sur l’acquisition de nouveaux clients, sanctionnant N26 pour des manquements dans ses processus de lutte anti-blanchiment. Mais la levée de cette restriction en début d’année a eu un impact significatif sur les comptes de la Fintech.
Selon les données communiquées par N26, plus de 200 000 personnes ouvrent désormais un compte chaque mois. La néobanque ne communique plus sur son nombre total d’utilisateurs, préférant mettre en avant ses 4,8 millions de clients « générateurs de revenus ».
Des revenus en forte croissance grâce aux comptes premium
Cet afflux de nouveaux utilisateurs a permis à la startup d’augmenter son chiffre d’affaires de 40% en 2024 par rapport à 2023. N26 est en passe de générer 440 millions d’euros de revenus annuels.
Outre les comptes gratuits, la Fintech propose des abonnements payants donnant accès à davantage de services et de fonctionnalités bancaires. Elle offre également des comptes d’épargne, du trading d’actions et de cryptomonnaies, ainsi que des produits de crédit.
Des défis pour pérenniser la rentabilité
Reste à voir si N26 parviendra à rester dans le vert, alors que 50% de ses revenus 2024 proviennent des intérêts sur les dépôts des clients et de ses activités de crédit à la consommation. Avec la baisse des taux d’intérêt en Europe, cette source de revenus sera plus difficile à maintenir à un niveau élevé.
Néanmoins, en atteignant la rentabilité, même sur un trimestre, N26 prouve la viabilité de son modèle économique. Un signal rassurant pour les investisseurs, qui regardent désormais de très près la capacité des Fintechs à générer des profits durables.
En résumé
- N26 réalise son premier bénéfice trimestriel, 10 ans après sa création
- La néobanque allemande génère 2,8 millions d’euros de résultat d’exploitation au T3 2024
- La levée des restrictions imposées par le régulateur financier allemand a boosté l’acquisition clients
- N26 compte désormais 4,8 millions de clients « générateurs de revenus »
- La Fintech doit maintenant pérenniser sa rentabilité malgré la baisse des taux d’intérêt
