NASA annule sa mission lunaire Viper à 450M$

Dans un revers majeur pour l’exploration lunaire, la NASA a pris la décision difficile d’annuler son ambitieux programme Viper, d’une valeur de 450 millions de dollars. Ce rover lunaire devait cartographier les dépôts de glace d’eau sur notre satellite naturel, ouvrant potentiellement la voie à de futures missions habitées. Malheureusement, des dépassements de coûts et des retards de planification ont contraint l’agence spatiale à abandonner ce projet novateur.

Un coup dur pour la prospection lunaire

Le programme Viper, acronyme de Volatiles Investigating Polar Exploration Rover, avait pour mission de prospecter et d’analyser la glace d’eau présente dans les régions polaires de la Lune. Cette mission devait fournir des données précieuses pour guider les futures missions habitées dans le cadre du programme Artemis de la NASA. La présence d’eau sur la Lune est en effet cruciale pour permettre une présence humaine durable.

Malheureusement, malgré des années de développement et des investissements conséquents, le projet a été confronté à de multiples défis techniques et logistiques. Les coûts ont dérapé et le planning initial n’a pu être tenu, conduisant finalement à l’annulation pure et simple de la mission.

La poursuite de VIPER entraînerait une augmentation des coûts qui menace l’annulation ou la perturbation d’autres missions CLPS.

– NASA

L’importance de la glace d’eau lunaire

La présence d’eau sur la Lune revêt une importance capitale pour l’avenir de l’exploration spatiale. Non seulement elle pourrait servir à désaltérer les futurs astronautes, mais elle pourrait également être utilisée pour produire de l’oxygène et du carburant, deux ressources essentielles pour établir une présence durable sur notre satellite.

Bien que d’autres missions de la NASA aient confirmé la présence de glace d’eau sur la Lune, nous manquons encore d’informations précises sur sa localisation exacte et sa forme (cristaux de glace ou molécules d’eau liées au sol). Le rover Viper devait justement fournir une cartographie détaillée de ces dépôts.

Des défis techniques et logistiques complexes

Envoyer un rover dans les régions polaires lunaires, parmi les endroits les plus froids du système solaire, représente un défi technique immense. Le rover devait être capable de fonctionner dans des conditions extrêmes, avec une navigation parfois basée uniquement sur des simulations informatiques. La longue nuit lunaire et la nature inconnue du sol lunaire ajoutaient encore à la complexité.

De plus, la mission reposait sur l’atterrisseur Griffin d’Astrobotic, qui n’a encore jamais été testé. Un premier atterrisseur de la société, Peregrine, a échoué à atteindre la Lune plus tôt cette année.

Des conséquences pour les startups lunaires

L’annulation de Viper est un coup dur non seulement pour la NASA, mais aussi pour les nombreuses startups qui misent sur l’exploitation des ressources lunaires. Plusieurs entreprises ambitionnent en effet d’extraire la glace d’eau lunaire pour produire du carburant ou soutenir de futures missions habitées.

Sans les données détaillées que devait fournir Viper, ces startups devront revoir leurs plans et potentiellement retarder leurs propres missions. C’est tout un pan de l’économie spatiale naissante qui pourrait être affecté par cette décision.

Quel avenir pour l’exploration lunaire ?

Malgré ce revers, la NASA n’abandonne pas ses ambitions lunaires. Le programme Artemis, qui vise à ramener des astronautes sur la Lune, se poursuit. D’autres missions robotiques pourraient également prendre le relais pour cartographier les ressources lunaires.

La NASA envisage de réutiliser certains instruments scientifiques de Viper sur de futures missions. Le rover pourrait même être proposé tel quel à des partenaires commerciaux ou internationaux intéressés.

Une chose est sûre : malgré les défis et les échecs, l’exploration de notre satellite naturel reste une priorité majeure pour les agences spatiales du monde entier. Car la Lune détient peut-être la clé de notre avenir dans l’espace.

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