Northvolt en faillite : un coup dur pour l’industrie des batteries en Europe

L’Europe avait de grandes ambitions dans le domaine des batteries lithium-ion, mais aujourd’hui, c’est un coup dur qui vient d’être porté à son plan industriel. Northvolt, la licorne suédoise spécialisée dans les batteries, vient d’annoncer qu’elle se plaçait sous le régime des faillites aux États-Unis, ébranlant sérieusement la stratégie européenne dans ce secteur clé.

Fondée en 2016, Northvolt avait connu une ascension fulgurante, portée par de solides levées de fonds et une série d’annonces concernant de nouvelles usines. Mais ces derniers temps, l’entreprise a trébuché. En septembre, elle a dû licencier 1 600 employés, soit environ 20 % de ses effectifs, et en novembre, elle s’est séparée d’actifs issus de son acquisition malheureuse de la startup californienne Cuberg.

Une chute brutale malgré des investissements massifs

Selon PitchBook, Northvolt avait levé pas moins de 14,26 milliards de dollars, dont 1,2 milliard en 2023 pour étendre ses opérations en Amérique du Nord. Mais cela n’a pas suffi à maintenir à flot cette entreprise gourmande en cash, qui aurait brûlé 100 millions de dollars par mois. Le retrait de BMW d’un contrat de 2 milliards de dollars en juin, après que Northvolt n’a pas réussi à livrer à temps, a rendu la faillite presque inévitable.

Un défi de taille pour l’industrie des batteries

Ce n’est pas la première fois qu’une startup de fabrication de batteries connaît des difficultés – l’échec d’A123 Systems il y a plus de dix ans aux États-Unis est un exemple marquant – et ce ne sera probablement pas la dernière. La production de cellules lithium-ion est terriblement complexe, nécessitant une connaissance approfondie de la chimie, des équipements de production et de l’amélioration de la qualité. Même les entreprises de premier plan souffrent de problèmes coûteux, parfois à hauteur d’un milliard de dollars.

La faillite de Northvolt est probablement davantage un signe d’une mauvaise exécution que d’une demande plus faible que prévu pour les véhicules électriques.

L’Europe cherche encore son champion des batteries

Est-ce la fin pour l’entreprise suédoise ? Pas nécessairement. D’une part, Volkswagen détient une partie de l’entreprise et a misé gros sur les véhicules électriques, pour lesquels il aura besoin de millions de cellules. De plus, l’Europe, comme d’autres économies avancées, s’est précipitée pour revendiquer une place dans l’espace de fabrication de batteries, et Northvolt semblait être sa meilleure chance de rivaliser avec les concurrents asiatiques.

  • L’Europe doit encore trouver son champion dans la course aux batteries
  • Un partenariat avec un rival asiatique pourrait aider Northvolt à rebondir
  • Mais d’abord, l’entreprise doit remettre de l’ordre dans ses affaires

La faillite de Northvolt est un sérieux revers pour les ambitions européennes dans le domaine des batteries, un secteur stratégique pour l’avenir de l’industrie automobile et la transition énergétique. Mais malgré ce coup dur, l’Europe n’a pas dit son dernier mot. Avec le soutien de géants comme Volkswagen et une volonté politique forte, elle pourrait encore trouver son champion et relever le défi des batteries du futur.

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