Dans l’univers des startups de la défense, un nom résonne comme celui d’une légende : Peterson Conway. Ce recruteur hors-norme, avec son style de cowboy et ses méthodes peu orthodoxes, est devenu l’un des plus grands faiseurs de rois de l’industrie. Des atterrissages forcés aux têtes d’animaux empaillées, découvrez le parcours fascinant de cet improbable chasseur de têtes.
Un parcours atypique
Fils d’un père aventurier ayant fui la conscription et vendu du LSD à Tokyo, Peterson Conway a grandi entre le Moyen-Orient, l’Afrique et la Californie. Après des études d’économie à Dartmouth, il se lance dans le recrutement au début des années 2000, travaillant pour des entreprises comme Xoom et PayPal. Sa rencontre avec Peter Thiel sera déterminante lorsque ce dernier lance Palantir en 2003, faisant de Conway un acteur clé du recrutement pour la société de défense.
Peterson était comme un artiste mononymique du style Prince ou Madonna dans l’univers de la tech défense.
– Gabe Rosen, érudit chez 8VC
Des méthodes peu conventionnelles
Conway est réputé pour ses techniques de recrutement originales. Il n’hésite pas à emmener les candidats faire un tour dans son petit avion, quitte à leur donner la nausée jusqu’à ce qu’ils acceptent une offre. Il a aussi été aperçu dans le désert de Mojave, prêtant main-forte à Mach Industries, une startup d’armement fondée par Ethan Thornton. Conway y aurait notamment recruté d’anciens employés de SpaceX et Tesla.
Parmi ses autres coups d’éclat, on compte :
- Recruter un chauffeur Uber rencontré par hasard
- Laisser une Porsche à disposition d’un candidat à l’aéroport
- Organiser des dîners de recrutement chez lui, dans un décor rempli d’antiquités et d’animaux empaillés
L’humain avant tout
Malgré ses excentricités, le véritable atout de Conway réside dans sa capacité à voir les candidats au-delà des CV. Il s’attache à cerner leurs parcours de vie, leurs aspirations, pour déceler ceux qui sauront s’épanouir dans l’univers exigeant des startups de défense. Son approche « sur-mesure » l’a amené à dénicher des profils venus d’horizons variés : des régions rurales, des sportifs de haut niveau ou encore des passionnés de jeux vidéo.
Peterson sait convaincre les gens qu’il y a de l’aventure à vivre dans la tech défense. C’est un recruteur hyper atypique, mais il est meilleur que tous les autres.
– Gregory Dorman, diplômé de Princeton
Un personnage clivant mais incontournable
Si le génie de Peterson Conway est unanimement reconnu, son caractère parfois borderline en fait aussi un élément à risque pour les entreprises. Après avoir été renvoyé par la startup Fuse suite à des commentaires déplacés, il a continué à leur envoyer des candidats jusqu’à être réembauché, recrutant au passage leur directrice de la stratégie, une ancienne de la CIA.
Avec l’essor du financement dans la tech défense (près de 3 milliards de dollars levés l’an dernier), nul doute que Peterson Conway a encore de belles années devant lui pour dénicher les perles rares qui feront les réacteurs nucléaires et armes IA de demain. Comme le résume si bien JC Btaiche, fondateur de Fuse:
Il y a une frontière entre folie et génie. Et je pense que Peterson se trouve juste sur cette ligne.
Alors, génie ou charlatan ? Une chose est sûre, Peterson Conway ne laisse personne indifférent. Et dans le monde ultra-compétitif des startups de la défense, c’est peut-être là sa plus grande force.