Première Grève Historique Des Employés De Samsung Electronics

Dans un événement sans précédent, les employés de Samsung Electronics, le géant mondial de l’électronique, se sont massivement mis en grève le vendredi 7 juin 2024. Ce mouvement historique intervient alors que l’entreprise coréenne est confrontée à une concurrence de plus en plus féroce sur le marché des semi-conducteurs, notamment de la part de fabricants comme TSMC et Qualcomm qui profitent de la forte demande en processeurs dédiés à l’intelligence artificielle.

Une journée de débrayage pour peser dans les négociations salariales

La grève a été organisée par le National Samsung Electronics Union (NSEU), le plus grand syndicat de Samsung Electronics qui compte 28 400 membres. Jusqu’à présent, les négociations sur les primes salariales et les congés étaient au point mort entre le syndicat et la direction, poussant les employés à débrayer pendant une journée au siège de l’entreprise à Séoul. Selon le New York Times, la majorité des grévistes appartiennent à la division des semi-conducteurs de Samsung Electronics.

Les dirigeants syndicaux ont averti que des actions supplémentaires pourraient avoir lieu si la direction ne répondait pas favorablement à leurs revendications.

Bloomberg

Samsung Electronics perd du terrain face à la concurrence sur les puces d’IA

Le timing est délicat pour la branche semi-conducteurs de Samsung, qui a enregistré des pertes significatives l’an dernier en raison d’un manque d’anticipation de l’explosion de la demande en puces dédiées à l’IA. Son concurrent SK Hynix en a profité pour prendre la tête sur le segment des puces mémoires. Si l’impact de la grève sur la production semble pour l’instant limité, un mouvement prolongé pourrait aggraver la situation.

Un mouvement social inédit en Corée du Sud

Au-delà des enjeux business, cette grève est particulièrement notable en Corée du Sud au vu du rôle central de Samsung dans l’économie du pays. Le conglomérat contribue à environ 20% du PIB national. Cela est d’autant plus marquant que Samsung Electronics est régulièrement pointé du doigt pour ses pratiques antisyndicales illégales.

En 2020, Lee Jae-yong, héritier du groupe Samsung et actuel président de Samsung Electronics, s’était engagé publiquement à mettre fin à ces méthodes controversées. Malgré cela, le fait que les employés aient dû recourir à la grève montre que le dialogue social reste tendu.

Samsung Electronics à la croisée des chemins

Première entreprise coréenne et l’un des plus grands fabricants de puces et d’électronique au monde, Samsung Electronics fait face à de multiples défis :

  • Renforcer sa position sur le marché des semi-conducteurs pour l’IA face à une concurrence agressive
  • Répondre aux attentes de ses employés en termes de conditions de travail et de rémunération
  • Améliorer son image en mettant fin à des pratiques antisyndicales d’un autre âge

Il s’agit d’un tournant majeur pour le géant coréen. La manière dont Samsung Electronics saura naviguer entre impératifs business, défis technologiques et responsabilité sociale sera déterminante pour son avenir. Cette grève historique pourrait bien être le point de départ d’une nouvelle ère pour l’entreprise et, plus largement, pour le modèle social des conglomérats coréens.

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