Et si la cybersécurité, souvent perçue comme un domaine réservé aux experts techniques, devenait accessible à tous ? C’est la question audacieuse que pose Sola, une startup israélienne qui vient de sortir de l’ombre avec une levée de fonds impressionnante de 30 millions de dollars. Dans un monde où les entreprises jonglent avec des centaines d’outils pour protéger leurs réseaux et leurs données, Sola propose une approche radicalement différente : une plateforme intuitive, basée sur le no-code, qui permet à chacun de concevoir des solutions de sécurité sur mesure. Imaginez un outil aussi simple que Canva pour le design ou Stripe pour les paiements, mais dédié à la protection de vos actifs numériques. Intriguant, non ? Plongeons dans cette innovation qui pourrait bien transformer le paysage de la sécurité digitale.
Une levée de fonds qui fait du bruit
Le 11 mars 2025, Sola a officiellement dévoilé ses ambitions au grand jour, accompagnée d’un financement de 30 millions de dollars en seed funding. Cette somme, colossale pour une entreprise qui émerge à peine, témoigne de la confiance des investisseurs dans son potentiel. À la tête de ce tour de table, on retrouve S Capital, une firme fondée par d’anciens membres de Sequoia Israel, ainsi que Mike Moritz, figure emblématique du capital-risque. Des acteurs comme S32 et Glilot Capital Partners ont également rejoint l’aventure, renforçant l’élan de cette jeune pousse qui travaille dans l’ombre depuis environ un an. Mais d’où vient cet engouement ? La réponse réside dans une vision claire : simplifier un secteur traditionnellement complexe.
Sola : un vent de fraîcheur dans la cybersécurité
À première vue, la cybersécurité peut sembler être un labyrinthe d’acronymes et de solutions coûteuses. Entre les CPSM (Cybersecurity Posture Management) et les ASPM (Application Security Posture Management), les entreprises se retrouvent souvent perdues. Sola ne cherche pas à ajouter une nouvelle couche à cette pile technologique. Au contraire, elle veut changer les règles du jeu en s’inspirant de modèles comme Stripe ou Canva : des interfaces simples qui cachent une puissance complexe. Concrètement, la plateforme permet aux utilisateurs, même sans compétences techniques pointues, de créer des applications de sécurité adaptées à leurs besoins spécifiques. Une révolution qui pourrait bien démocratiser l’accès à des outils jusque-là réservés aux grandes équipes d’experts.
Les cerveaux derrière l’innovation
Pour comprendre Sola, il faut regarder du côté de ses fondateurs. D’un côté, Guy Flechter, un serial entrepreneur qui a déjà fait ses preuves avec Cider Security, une entreprise spécialisée dans la sécurité des applications, rachetée par Palo Alto Networks pour 300 millions de dollars en 2022. De l’autre, Ron Peled, ancien responsable de la sécurité informatique chez LivePerson, une société d’IA pour le commerce. Ensemble, ils incarnent une complémentarité rare : l’un apporte son expertise technique et sa vision produit, l’autre sa compréhension fine des besoins réels des entreprises. Leur ambition ? Offrir une alternative aux solutions actuelles, souvent trop lourdes ou trop complexes.
« Nous ne voulons pas être un énième outil avec un acronyme compliqué. Nous voulons changer la façon dont vous pensez la sécurité. »
– Guy Flechter, co-fondateur de Sola
Un marché saturé, mais mal servi
Le constat de départ est simple : les options actuelles en cybersécurité laissent à désirer. D’un côté, les entreprises peuvent opter pour des solutions commerciales robustes, mais hors de prix – souvent facturées à six chiffres – et truffées de fonctionnalités inutilisées. De l’autre, elles peuvent se tourner vers des solutions open-source, gratuites mais exigeant un niveau d’expertise technique rare. Résultat ? Beaucoup se retrouvent coincées entre des outils inadaptés et des budgets qui explosent. Sola veut combler ce vide avec une troisième voie : une plateforme qui combine facilité d’utilisation et personnalisation, sans sacrifier la puissance.
Comment fonctionne cette plateforme ?
Le secret de Sola réside dans son approche no-code, dopée à l’intelligence artificielle et à la gestion de big data. Imaginez une interface où vous posez une question en langage naturel – par exemple : « Quels ports sont vulnérables dans mon réseau ? » – et la plateforme génère une application sur mesure pour y répondre. Elle peut extraire des données d’outils existants (comme Okta ou Wiz), identifier les points faibles et proposer des solutions adaptées à vos actifs numériques. Pour ceux qui préfèrent des options prêtes à l’emploi, Sola propose aussi une galerie d’applications préconfigurées, couvrant des environnements comme AWS, GitHub ou encore les réseaux cloud. Une flexibilité qui séduit déjà les investisseurs.
Des exemples concrets d’utilisation
Pour mieux saisir le potentiel de Sola, jetons un œil à quelques applications déjà disponibles. Prenons l’exemple de l’application « AWS Network Security ». Elle offre un résumé clair des métriques clés de sécurité réseau sur Amazon Web Services, comme les vulnérabilités potentielles ou les règles trop permissives. Voici quelques questions qu’elle peut traiter :
- Quels groupes de sécurité ont des règles trop laxistes ?
- Quels protocoles réseau sont activés dans mon environnement ?
- Y a-t-il des ports ouverts non protégés ?
Et ce n’est qu’un début. Des dizaines d’autres applications couvrent des besoins variés, des environnements de développement aux outils de sécurité majeurs. Une polyvalence qui pourrait séduire aussi bien les startups que les grandes entreprises.
Pourquoi les investisseurs misent gros
Si des pointures comme Mike Moritz, qui signe ici son premier investissement dans une startup de cybersécurité en solo, parient sur Sola, ce n’est pas un hasard. Pour lui, l’atout majeur réside dans la capacité de la startup à simplifier l’expérience utilisateur tout en exploitant les dernières avancées en IA. Il compare cette approche à celle de géants comme Stripe ou Canva, qui ont su rendre des domaines complexes accessibles à tous. « L’interface de Sola a énormément évolué en 18 mois grâce aux percées en intelligence artificielle », confie-t-il. Un signe que la plateforme est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel.
Un pari sur l’avenir de la sécurité digitale
À l’heure où les cyberattaques se multiplient – des ransomwares aux fuites de données – les entreprises ont plus que jamais besoin de solutions agiles et abordables. Sola arrive à point nommé dans un marché en pleine mutation, porté par l’essor de l’IA et des outils no-code. Si elle tient ses promesses, cette startup pourrait non seulement démocratiser la cybersécurité, mais aussi redéfinir la manière dont les entreprises protègent leurs actifs. Pour les marketers, les entrepreneurs et les amateurs de tech, c’est une tendance à surveiller de près : une innovation qui allie business, technologie et simplicité.
Et après ?
Avec 30 millions de dollars en poche, Sola a les moyens de ses ambitions. Reste à voir comment elle se positionnera face aux géants établis comme Palo Alto Networks ou CrowdStrike. Une chose est sûre : en misant sur la personnalisation et l’accessibilité, elle répond à un besoin criant. Pour les entreprises en quête de solutions efficaces sans se ruiner, Sola pourrait devenir un allié précieux. Alors, la cybersécurité deviendra-t-elle bientôt aussi intuitive que la création d’un site web ou le lancement d’une campagne digitale ? L’avenir nous le dira.