L’année 2024 s’annonce sombre pour le secteur de la tech, avec une vague de licenciements massifs qui touche les géants de l’industrie comme les startups. Selon le site Layoffs.fyi, qui recense les suppressions de postes dans la tech, ce sont déjà plus de 130 000 emplois qui ont été supprimés dans 457 entreprises depuis le début de l’année. Une tendance inquiétante qui s’inscrit dans la continuité des années précédentes, marquées par des plans sociaux d’envergure chez des acteurs majeurs comme Meta, Amazon ou encore Google.
Des licenciements tous azimuts
Parmi les entreprises les plus touchées en ce début d’année 2024, on retrouve sans surprise les GAFAM. Google a ainsi supprimé des centaines de postes dans ses divisions hardware et publicité. Amazon a également réduit ses effectifs de plusieurs centaines de personnes dans ses branches Prime Video et MGM Studios. Même son de cloche chez Meta, maison mère de Facebook et Instagram, qui a lancé un nouveau plan social en janvier.
Mais la crise n’épargne pas non plus les acteurs plus modestes. De nombreuses licornes et startups en pleine croissance ont dû se résoudre à tailler dans leurs effectifs pour faire face au ralentissement économique :
- La startup d’IA Anthropic a supprimé 10% de ses effectifs en août
- La plateforme de streaming Twitch, propriété d’Amazon, a licencié 500 personnes en janvier, soit 35% de ses effectifs
- L’éditeur de jeux vidéo Unity a réduit ses équipes de 25%, impactant 1800 emplois
Les raisons d’une crise durable
Comment expliquer cette hémorragie d’emplois dans la tech ? Plusieurs facteurs se conjuguent. Tout d’abord, le secteur traverse une crise de croissance après les années fastes de la pandémie. Les géants comme les startups ont embauché à tour de bras en 2020-2021, surfant sur la numérisation accélérée de l’économie. Mais la croissance n’a pas été au rendez-vous et il faut désormais dégraisser.
Autre élément d’explication : la montée en puissance de l’intelligence artificielle, qui pousse les entreprises à revoir leurs priorités et à automatiser certaines tâches jusqu’ici dévolues à des humains. C’est particulièrement vrai dans des domaines comme la modération de contenu, le support client ou encore la traduction, où les IA génératives font des progrès spectaculaires.
Ces licenciements sont le signe que la tech entre dans une nouvelle ère, celle de la maturité et de la consolidation. Les années de croissance effrénée sont derrière nous.
– Analyse un expert du secteur
Quelles perspectives pour l’emploi dans la tech ?
Malgré ce contexte morose, tout n’est pas noir pour autant. Si les géants de la tech réduisent la voilure, de nombreuses startups continuent d’embaucher, notamment dans des domaines porteurs comme l’IA, la cybersécurité, la santé ou encore la greentech. Les profils techniques et les experts en data restent très recherchés.
Il faut aussi souligner que beaucoup d’entreprises, à l’image de Google ou SAP, privilégient le non-renouvellement de contrats précaires et les départs volontaires aux licenciements secs. Une manière d’amortir socialement les réductions d’effectifs massives.
Enfin, des initiatives émergent pour accompagner les salariés de la tech touchés par les plans sociaux et les aider à rebondir. C’est le cas par exemple de Tech Ladder, une association qui propose du coaching, des formations et met en relation candidats et recruteurs. De quoi redonner espoir aux développeurs, chefs de projet et autres growth hackers en quête d’un nouveau défi.