Meta Poursuivi pour Utilisation de Données Piratées dans ses IA

Le géant technologique Meta se retrouve une fois de plus dans la tourmente. Des auteurs américains, dont les célèbres écrivains Ta-Nehisi Coates et Sarah Silverman, ont déposé une plainte contre la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp pour violation de droits d’auteur. Au cœur du litige : l’utilisation présumée de données piratées pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle de Meta.

LibGen, base de données controversée

Selon les documents présentés au tribunal, Meta aurait eu recours à Library Genesis (LibGen), une vaste base de données notoirement connue pour héberger du contenu piraté, afin de former son IA baptisée LLaMA. Les plaignants affirment que le PDG Mark Zuckerberg aurait lui-même donné son feu vert malgré les risques juridiques évidents.

Les dirigeants internes de Meta savaient que LibGen contenait des œuvres protégées par le copyright, mais ont choisi de l’utiliser en toute connaissance de cause.

– Avocats des auteurs plaignants

Éthique interne remise en question

Des échanges internes révèlent que des employés avaient mis en garde contre les implications éthiques et légales de l’utilisation de fichiers piratés :

  • Certains qualifiaient le recours à LibGen de décision risquée pouvant ternir la réputation de l’entreprise.
  • Un mémo interne indique que malgré ces réticences, la base a continué à être exploitée.
  • Les enjeux éthiques ont été discutés mais écartés au profit de l’approbation finale.

Meta invoque le « fair use »

Pour sa défense, Meta argue n’avoir violé aucune loi sur le copyright, mettant en avant le principe américain du « fair use » qui autorise l’utilisation limitée d’œuvres protégées sans accord préalable dans certaines circonstances comme la recherche. Ses avocats affirment aussi qu’aucune preuve tangible ne démontre l’utilisation effective de LibGen dans la formation de ses IA.

Inquiétude chez les créateurs

Cette affaire fait réagir la communauté des créateurs qui redoute qu’un tel usage non autorisé de leurs œuvres ne menace leurs revenus et leur propriété intellectuelle. De nombreux artistes craignent le précédent que cela pourrait créer dans une industrie technologique où les enjeux éthiques autour des IA sont de plus en plus prégnants.

Renforcement des poursuites et débat réglementaire

Récemment, le juge a autorisé les plaignants à déposer une plainte amendée, ajoutant des allégations de fraude informatique aux accusations initiales de violation de droits d’auteur. Un développement qui laisse présager de lourdes conséquences pour Meta et potentiellement d’autres entreprises tech.

Au-delà du cas précis, c’est le débat sur la réglementation de l’utilisation de ressources protégées dans le développement des IA qui est relancé. Comment trouver le juste équilibre entre innovation technologique et respect des droits des créateurs ? La question reste ouverte mais cette affaire pourrait bien faire jurisprudence.

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